Le 3 novembre, Julien Clerc publie Partout la musique vient, son 23e album studio, qu'il a enregistré à Londres. Un disque pop porté par un single ensoleillé et irrésistible, On ne se méfie jamais assez. Mais dans sa longue carrière, débutée au printemps 68, le chanteur qui vient de célébrer son 67e anniversaire ne s'est pas forcément méfié de certaines substances, à commencer par la cocaïne. Sa voix en a fait les frais. Il en parle avec sincérité et pas mal de recul dans VSD et Paris Match.
Cette semaine dans Télérama, Johnny Hallyday résume assez bien le problème : "Il y avait un vrai phénomène de mode autrefois. Et beaucoup sont tombés dans l'excès juste pour être dans le coup, alors qu'ils n'en avaient pas réellement besoin. Et encore moins la constitution." Julien Clerc, lui, n'en avait pas la constitution : "À mes débuts, je chantais instinctivement. Mais la multiplication des tournées et les bêtises de l'époque ont fait que je déclinais vocalement. On prenait un peu de coke, on fumait des pétards, c'était la posture obligée, raconte Julien dans Paris Match. Mais moi, j'ai eu la chance d'avoir un corps équilibré qui a fini par dire stop. La coke me faisait mal au nez et les pétards me donnaient envie de tousser." Dans VSD, on comprend que son agent Bertrand de Labbey, qui est aussi celui de Carla Bruni, a dû intervenir. "Mon dernier pétard date d'il y a 25 ans. J'avais terminé allongé dans l'herbe, avec l'impression que je mourais. Quant à la coke, c'était encore avant. (...) C'est très mauvais pour un chanteur. Je suis passé au travers de tout ça sans trop me bousiller les cordes vocales. Mais cette époque de déconne est celle où j'ai chanté le moins bien. (...) C'est Bertrand qui m'a alerté : 'Votre capital, c'est votre voix. Si vous continuez comme ça, vous n'en aurez plus.'"
Longtemps, Julien Clerc a fait fructifier ce capital en compagnie de Mme Charlot, sa professeure de chant aujourd'hui décédée. Il estime bien chanter depuis le milieu des années 1990, depuis la tournée de ses 50 ans. Ce qui ne l'empêche pas de craindre toujours certaines de ses chansons, comme Lili voulait aller danser : "Je l'interprète encore en serrant les fesses, confie Julien dans Match. Surtout quand la note fatidique arrive. Je l'ai tellement salopée..." C'est toujours avec le même plaisir qu'il remonte sur scène. Presque une nécessité mais aussi le désir de rester créatif, de faire une vraie proposition : "Il faut que je sois inspiré. Je ne veux pas être celui qui revient tous les cinq ans avec une tournée best of, sans présenter de nouvelles chansons. Ce qui m'amuse, c'est d'être un artiste vivant !" Une nouvelle tournée débutera fin février 2015. Julien Clerc chantera partout en France - et notamment du 19 au 21 mars au Palais des Sports de Paris - pour présenter son album.