Comme tant d'autres, Julien Doré est remonté contre le pouvoir politique et son action parfois décriée face au réchauffement climatique. Dans une interview réalisée en marge d'un concert privé qu'il donnait à Alès (Gard) le jeudi 9 septembre 2021, l'artiste a été agacé d'être questionné sur ses "petits gestes du quotidien" pour sauver la planète.
"Je crois que cette phrase du petit geste quotidien a été savamment inventée par un système politique, qui depuis des décennies a fait le choix de nous culpabiliser au quotidien au point que l'on finisse par dire 'mais c'est quoi mon petit geste quotidien ?', plutôt que d'entreprendre de grandes actions", déplore Julien Doré au micro de France Bleu Gard Lozère. Une séquence publiée sur Twitter et largement partagée.
"Je pense que le cynisme se situe exactement là : c'est-à-dire que, mon petit geste, on s'en fout. L'idée c'est simplement de se dire que la plupart des systèmes politiques dans notre époque, dans de nombreux pays qui auraient la possibilité de changer des choses, les choix qui sont faits par ces gens qu'on a choisi sont axés sur le fait de nous culpabiliser, nous, au quotidien. Nous dire, d'une certaine façon, que c'est précisément la faute de chacun des individus si nous en sommes là et si nous ne pouvons rien faire", développe l'artiste.
Julien Doré en appelle ainsi à la plus grande réactivité des pouvoirs en place pour éradiquer, au plus vite, la crise écologique. Pour lui, ce système de culpabilisation est un leurre, "une grade fable à laquelle je ne crois pas qui m'agace énormément". "Donc au delà des petits gestes de chacun que nous sommes obligés de faire par culpabilité pour nos enfants ou face à ce que nous voyons et traversons, je préfère penser à ce système politique en place qui devrait rapidement prendre conscience qu'il pourrait radicalement s'associer à nos petits gestes quotidiens", lance-t-il.
Exilé depuis désormais quatre ans dans les Cévennes, le chanteur nîmois avait déjà exprimé son soutien à la cause écologique, notamment dans son cinquième album Aimée, où il dénonçait "les absurdités du monde et ses grands espoirs". "Le monde a changé, il s'est déplacé quelques vertèbres", chantonnait Julien Doré, végétarien, dans son titre La Fièvre.