"Je m’étais préparé à toutes les questions sauf celle là" : Nicolas de Tavernost affirme qu'il y a UNE question cruciale en entretien d'embauche

Depuis plusieurs semaines, des discussions étaient engagées. Et Nicolas de Tavernost a bien été choisi pour prendre les rênes de LFP Media, la filiale commerciale de la Ligue annonce Le Monde le 9 avril 2025. L'ancien patron de M6 a quitté son poste de PDG de BFMTV et RMC dont il avait hérité en juillet 2024, et ce "afin d’éviter toute accusation de conflit d’intérêts", s'est-il justifié. Nicolas de Tavernost serait pour autant toujours conseiller du milliardaire et propriétaire du groupe Rodolphe Saadé, pour la branche médias de CMA-CGMCMA Média (BFMTV, RMC, La Tribune dimanche, La Provence), en qualité de vice-président. L'homme d'affaires de 74 ans, homme puissant de la télévision, a passé plus de 20 ans à la direction de celle qu'on appelait à l'époque la petite chaîne montante. Alors forcément, on a bien des choses à apprendre de ce dernier, notamment en matière de business et d'entretien d'embauche. 

Un sujet qu'il a d'ailleurs évoqué dans l'émission Cadre Emploi sur YouTube, il y a quelques années. L'occasion pour lui de revenir sur l'entretien d'embauche qui l'a le plus marqué. Un entretien qu'il a passé. À cette époque, il fait passer le message à un camarade qui bossait alors chez Bouygues que si le groupe se mettait à développer l'audiovisuel, il était l'homme qui leur fallait. "Je dirais que c’est celui qui m’a le plus frappé", se souvient-il avant de raconter ledit entretien. "Et j’ai eu un coup de fil d’un dénommé Patrick Le Lay, qui était le directeur du développement du groupe Bouygues, et qui m’a appelé chez moi en me disant j’ai entendu parler de vous. Mon camarade avait fait son travail", commence Nicolas de Tavernost. Le puissant Patrick Le Lay pensait alors à la création de TF1. Et c'est un entretien à 7h30 à l’hôtel Concorde Lafayette qu'il a proposé à Nicolas de Tavernost. 

"Cet entretien m’a marqué pour des tas de raisons notamment pour une question pour laquelle je ne m’étais absolument pas préparé, admet-il. Maintenant je fais vraiment attention aux entretiens." Un situation qui doit ainsi parler au plus grand nombre. En effet, qui ne s'est pas déjà retrouvé dans un entretien d'embauche pris au dépourvu, et ce malgré l'avoir travaillé en amont ? Mais alors quelle est donc la question qui a déstabilisé l'ancien patron historique de M6 ? Il continue : "Il m’a dit 'Combien vous voulez gagner ?' Je m’étais préparé à toutes les questions sauf celle-là. Moi j’étais dans l’administration à l’époque. J’ai cru répondre de manière maligne en disant ça dépend de l’intérêt que vous attachez au job." À ce moment-là, l'homme d'affaires français décédé en 2020 lui assure que chez Bouygues, on entend bien rendre heureux ses employés. Et insiste alors pour qu'il réponde à la question. "À ce moment-là, j’ai doublé mon salaire que j’avais, en disant bah c’est dommage ça avait l’air sympa cet entretien, ça va s’arrêter là, s'amuse Nicolas de Tavernost. Il m’a dit c’est très bien il a rajouté une voiture, un téléphone, à l’époque les téléphones et les voiture étaient un peu rares, et je me suis toujours dit c’était quand même idiot de pas avoir préparé la question."

Une bonne leçon donc pour le dirigeant de chaînes de télévision français. Quant à la suite de cet entretien, comme vous l'imaginez, Nicolas de Tavernost n'a pas répondu de manière positive à la proposition de Patrick Le Lay. "Et finalement je n’ai pas été dans le groupe Bouygues mais chez le concurrent, la Lyonnaise des eaux pour créer M6", conclut l'ancien propriétaire des Girondins de Bordeaux.