Kate Middleton, William, le prince de Cambridge: Les fières unes de la presse UK

Un roi est né, vive le roi ! Lundi 22 juillet 2013, à 16h24 heure locale (17h24 heure française), Kate Middleton a donné naissance après une dizaine d'heures de travail à son premier enfant avec le prince William, un beau bébé de 3,8 kilos qui est le premier prince de Cambridge en pas loin de 200 ans et dont le prénom sera dévoilé "en temps voulu" par ses parents, comblés. Un heureux événement qui n'aura été annoncé que quelques heures après la délivrance : la presse britannique a attendu pour en faire ses gros titres du mardi 23...

La palme revient sans conteste à The Sun : le tabloïd gourmand de révélations scandaleuses (dernièrement, le scandale de la fille cachée de Liam Gallagher), après avoir sponsorisé les sosies du duc et de la duchesse de Cambridge en visite impromptue devant l'hôpital St Mary vendredi dernier, n'a pas hésité à se rebaptiser solennellement "The Son" à la gloire de l'héritier qui vient de naître, qui régnera peut-être dans quelque 50 à 60 années. Un logotype en édition spéciale qui se greffe à une photo du fameux chevalet doré disposé dans la cour de Buckingham Palace, sur lequel est présenté le bulletin de l'équipe médicale proclamant la naissance du bébé royal.

Le Daily Telegraph, qui couvre assidûment l'activité de la famille royale en général, et du prince William et de Kate Middleton en particulier, n'a pas fait de fioritures, titrant en une "It's a boy" (c'est un garçon), à l'instar du Daily Express et du Daily Star, avec un portrait radieux de la duchesse de Cambridge. Le Daily Mail, étonnamment, a choisi de prendre le contrepied en mettant en avant le prince Charles devenu grand-père.

L'intellectuel The Guardian avait certes proposé au préalable à ses internautes une version sans infos sur Kate Middleton et le royal baby, il ne s'en faisait pas moins royaliste pour célébrer la naissance du prince de Cambridge, avec un titre de une emphatique : "A birth, a boy, a prince, a king" (Une naissance, un garçon, un prince, un roi). Qu'on ne s'y trompe pas, le quotidien centriste n'a pas abdiqué sa balance républicaine, et s'interroge, déjà : "Félicitations et tous nos voeux. Un nouveau bébé est quelque chose de merveilleux. Mais son étoile n'est pas si bonne. Bébé Cambridge ne devrait pas hériter du trône avant au moins 50 ans. Même si les règnes de son père et de son grand-père sont exemplaires, même si son propre comportement s'avère impeccable, le Royaume-Uni en 2065 sera-t-il un État qui a à sa tête un individu dont la place a été décidée par la naissance ?"

D'ici-là, il y a toute une vie à écrire. En premier lieu, il faudra donner un prénom à cette nouvelle figure clé de la couronne d'Angleterre, ce nouveau personnage public. Le duc et la duchesse de Cambridge choisiront-ils d'en faire part à la sortie de la maternité, ou jugeront-ils un autre moment plus opportun ? D'autre part, l'éducation de cet enfant est déjà dans toute les têtes : si l'objectif essentiel sera pour les siens de lui garantir un semblant de vie privée, dans la droite ligne du pacte moral qui existe et tient tant bien que mal entre la monarchie et les médias, les observateurs royaux croient savoir depuis un moment que le prince William et Kate Middleton voudront être partie prenante de son éducation, plutôt que d'avoir recours à une nourrice. Le couple n'a fait appel qu'aux talents d'une gouvernante, en l'occurrence Antonella Fresolone, qui était au service de la reine et aidera les jeunes parents dans leurs nouveaux appartements de Kensington. Une personne en charge de tout l'entretien de l'habitation, mais aussi éventuellement de sortir le chien (Lupo) ou de garder l'enfant.

En attendant, tout le royaume n'est que "fierté et joie", pour paraphraser le Times, qui salue "un événement national" propre à exacerber et glorifier la spécificité de la monarchie britannique et l'affection que ses sujets lui portent.

G.J.