Difficile d'échapper à la frénésie qui entoure l'accouchement de Kate Middleton et la venue au monde du prince ou de la princesse de Cambridge, un(e) nouvel(le) héritier(e) au trône. A moins d'avoir dealé avec Sir Richard Branson une station prolongée en orbite avec Virgin Galactics ou d'avoir mis les voiles et coupé les ponts à la Olivier de Kersauson, bien sûr...
Difficile, mais pas impossible : le site du quotidien réputé The Guardian, organe de presse bien connu pour son désir d'indépendance, propose à ses lecteurs une version expurgée de toute l'actualité concernant le royal baby ! Pas question évidemment pour ce média de référence de faire l'impasse sur l'événement ni d'occulter son importance pour le pays, mais simplement d'offrir une alternative - possiblement salutaire, au vu de l'hystérie collective que la Katemania est capable de déclencher.
Le journal à la coloration centriste, proche des LibDems, propose en effet à chacun de ses internautes de se déterminer "royaliste" ou "républicain" lors de sa visite sur le site, conditionnant ainsi les contenus mis à disposition : ou comment retrouver les actualités du jour (ou un dossier sur les meilleures piscines au monde), autrement noyées sous la foule d'articles consacrés à Kate Middleton et au bébé superstar avant même d'être né.
Une logique de filtre - inspirée de Facebook ? - permettant certes de conserver, voire d'attirer, un lectorat qui serait écoeuré par la couverture médiatique suscitée par le royal baby, mais qui, en extrapolant, pose aussi la question d'une ligne éditoriale faite sur mesure par chaque usager... Le paradoxe cybernétique de la course à l'audience et de la pertinence. Et pendant ce temps-là, le nombre de reporters campant devant l'hôpital St Mary, où la duchesse de Cambridge a été admise vers 6h du matin lundi 22 juillet 2013 pour son accouchement dans l'aile Lindo, ne cesse d'augmenter.