Il était poursuivi pour "atteintes sexuelles avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité" et pour "séquestration" sur quatre danseuses. Koffi Olomidé n'avait pourtant pas fait le déplacement le 11 février 2019 au tribunal de Nanterre pour le procès qui s'est déroulé à huis clos. La star de la rumba congolaise, très appréciée en France, a été condamnée lundi 18 mars à deux ans de prison avec sursis pour "atteinte sexuelle sur mineure de 15 ans".
S'il avait d'abord été mis en examen en 2012 pour "viols aggravés", les chefs d'accusation avaient ensuite été requalifiés en délit, et la procédure avait donc été renvoyée devant un tribunal correctionnel. Quatre de ses danseuses avaient accusé le chanteur de 62 ans de leur avoir imposé des relations sexuelles lors de concerts ou lorsqu'il enregistrait en France, des faits commis en Ile-de-France entre 2002 et 2006. Les quatre accusatrices avaient déposé plainte en 2007, 2009 et 2013 et ne seraient plus jamais retournées en République démocratique du Congo par peur de représailles.
Défendu par des ténors du barreau, Maîtres Dupond-Moretti et Emmanuel Marsigny, Koffi Olomidé écope d'une peine bien inférieure aux sept ans de prison que réclamait le ministère public. Trois des parties civiles ont été déboutées : pour ces cas-là, Koffi Olomidé a obtenu une relaxe. Notons qu'aucune des plaignantes n'avait non plus fait le déplacement. Le musicien a également été condamné à payer une amende de 5 000 euros pour avoir facilité l'entrée et le séjour irrégulier en France de trois des plaignantes. Koffi Olomidé devra verser 5 000 euros à la victime, à titre de préjudice moral.
"C'est une victoire éclatante. C'est tout le dossier d'accusation qui s'écroule", prouvant que "les accusations contradictoires" des parties civiles "ne tenaient pas la route", a commenté Emmanuel Masigny, l'avocat du chanteur. Il "va pouvoir recouvrer sa liberté de mouvement et, je l'espère, très prochainement pouvoir voir son public en France qui l'attend avec beaucoup d'impatience", a ajouté l'avocat, à RFI Afrique.