Alors qu'un vent de révolte soufflait sur la NBA, le boss de la ligue de basket Adam Silver a pris une décision radicale. Elle a suspendu à vie le propriétaire des Clippers de Los Angeles, auteur de propos racistes à l'encontre des Afro-Américains.
Suspension à vie
La décision était très attendue depuis les révélations de TMZ du samedi 26 avril dernier, date à laquelle le site américain avait publié un enregistrement audio dans lequel Donald Sterling, le propriétaire de la franchise des Clippers de Los Angeles âgé de 80 ans, tenait des propos abjects à l'encontre des Afro-Américains. Résultat, l'homme a écopé "d'une suspension à vie et d'une amende de 2,5 millions de dollars, le maximum autorisé par la constitution en place". Visiblement ému au moment de son annonce, le patron de la NBA, en place depuis à peine trois mois, a pris ce mardi 29 avril une décision inédite : il a envoyé un sacré message à une ligue que Charles Barkley, joueur emblématique de l'époque Michael Jordan, qualifiait de "ligue noire" et qui attendait une réponse forte de la part des instances dirigeantes et des propriétaires, pour la plupart blancs.
En effet, précisant que le montant de l'amende serait reversé à une association qui lutte contre la discrimination, Adam Silver a adressé un message fort aux propriétaires des autres équipes : "Nous allons encourager les propriétaires à forcer Sterling à vendre l'équipe. Je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour m'assurer que cela arrive." Car pour l'instant, Donald Sterling n'a plus le droit d'assister aux matches, aux entraînements ou encore de prendre des décisions concernant son équipe. Pour lancer une procédure de vente sans l'aval de Donald Sterling, la NBA doit obtenir le soutien des trois quarts des propriétaires de la NBA. Car pour l'instant, l'homme condamné ne compte pas vendre les Clippers, a indiqué Jim Gray, journaliste de Fox News cité par L'Équipe et qui a eu au téléphone Donald Sterling. Alors qu'il ne connaissait pas encore les sanctions prises par le NBA à son encontre, ce dernier avait affirmé avec force qu'il ne vendrait jamais sa franchise dont il est le propriétaire depuis 1981...
Hommages à Adam Silver
Immédiatement après sa conférence de presse, Adam Silver a reçu de nombreux messages de remerciements et de soutien. Magic Johnson, directement visé par Adam Sterling, lequel reprochait à sa compagne à l'origine des enregistrements d'avoir publié sur son compte Instagram une photo d'elle-même au côté de l'ancienne star des Lakers, a salué le "grand leadership" du "patron Silver". LeBron James, l'une des voix les plus écoutées de la NBA, a déclaré : "Commissaire Silver, merci de protéger notre belle et puissante ligue ! C'est un grand leader !"
Dans la soirée, le site Internet des Clippers affichait une page noire, avec le seul message "We are one" ("nous ne sommes qu'un"). Un slogan chanté par les fans présents hier soir pour le match face aux Warriors de Golden States, gagné par les Angelinos lors de ce premier tour de playoffs. L'ensemble des équipes NBA ont alors repris ce symbole, affichant la même page noire "We are one" ainsi que le logo de la franchise...
Un propriétaire décrié
Après des années à faire parler d'elle, mais pas pour les bonnes raisons, la NBA s'est décidée à agir face à l'un des propriétaires les plus controversés de l'histoire. Outre ses propos racistes de ces derniers jours, Donald Sterling avait déjà eu maille à partir avec les autorités compétentes par le passé. En 2009, il avait déjà payé 2,73 millions de dollars au département de la Justice américaine pour mettre fin à une histoire de discrimination. Propriétaire d'un vaste parc immobilier, il avait refusé à l'époque de louer des appartements à des Afro-Américains et à des Hispaniques. Quatre ans plus tôt, il avait également conclu un marché après avoir tenté d'expulser des locataires non Coréens de ses appartements de Koreatown à Los Angeles.
Propriétaire depuis 1981 des Clippers de Los Angeles, date à laque il avait racheté pour 12 millions de dollars l'équipe de basket évoluant alors à San Diego, Donald Sterling n'a jamais investi pour faire de son équipe une candidate au titre. Au contraire. Au fil des années et des défaites, les Clips étaient devenus la risée du pays, les fans allant au Staples Center la tête cachée sous des sacs en papier. Son but ? Investir un minimum pour faire un maximum de profit. Une politique efficace, puisque la franchise vaut aujourd'hui plus de 575 millions de dollars.
Mais sportivement parlant, le rivaux historiques des Lakers, qui ont passé des années à les humilier, connaissent un renouveau depuis l'arrivée de Blake Griffin et Chris Paul, faisant cette saison des Clippers l'un des prétendants crédibles au titre...