Michael Haneke à Paris le 15 octobre 2012© Abaca
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La campagne des Oscars a démarré et les différentes personnalités qui sont pressenties parmi les prestigieuses nominations se succèdent pour des interviews, plus ou moins intéressantes, dans les médias. Celle que Michael Haneke, réalisateur autrichien d'Amour, Palme d'or du dernier Festival de Cannes et représentant de l'Autriche pour l'Oscar du film étranger, a accordée au Hollywood Reporter fait partie des conversations passionnantes. Invité aux côtés d'autres figures du cinéma telles que Judd Apatow, Mark Boal, David Magee, Chris Terrio et John Krasinski, le cinéaste Haneke propose ses réflexions sur le septième art, osant toucher à ce qui est souvent considéré comme un chef d'oeuvre, La Liste de Schindler.
Interrogé sur la représentation au cinéma d'hommes comme Oussama Ben Laden ou Adolf Hitler, Michael Haneke est catégorique : "Je me suis disputé avec Bernd Eichinger [scénariste et producteur de La Chute, sur les derniers jours d'Hitler] à propos de son film. Je l'ai trouvé repoussant et idiot." Une réflexion qu'il étaye : "Quand on traite d'une figure historique de cette envergure, la question est de savoir qui on humanise, qu'est-ce qu'on fait de lui ? On crée un mélodrame, on essaie d'atteindre les spectateurs, de l'émouvoir, mais quelles sont les émotions auxquelles on fait appel ? Il faut que le public soit indépendant et libre de toute manipulation. La question est de savoir si l'on prend au sérieux le spectateur, si on lui offre de quoi être capable de se faire sa propre opinion."
Ainsi, selon Michael Haneke, il est impossible de faire un film sur ce genre de sujet : "J'ai des problèmes avec le film sur les camps de concentration de Steven Spielberg [La Liste de Schindler]. L'idée de créer un suspense sur une scène comme celle des douches, où l'on se demande ce qui va arriver, c'est pour moi inqualifiable. Le seul film qui est, en tant que réalisateur, responsable, est Nuit et brouillard d'Alain Resnais : Dans ce film, Resnais demande au spectateur ce qu'il pense, quelle est sa position."
Cinéaste exigeant, Michael Haneke alterne récits intimes et fresques mais invite toujours le spectateur à prendre conscience de ce qu'il regarde, proposant différents niveaux de lecture de ses oeuvres. Ainsi, il n'a pas peur de choquer avec Funny Games et de déstabiliser (Caché) afin de rendre son public actif et de le pousser à s'interroger. Amour, sa dernière réalisation avec Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, est une profonde réflexion sur la vieillesse et la mort.
Interrogé sur la représentation au cinéma d'hommes comme Oussama Ben Laden ou Adolf Hitler, Michael Haneke est catégorique : "Je me suis disputé avec Bernd Eichinger [scénariste et producteur de La Chute, sur les derniers jours d'Hitler] à propos de son film. Je l'ai trouvé repoussant et idiot." Une réflexion qu'il étaye : "Quand on traite d'une figure historique de cette envergure, la question est de savoir qui on humanise, qu'est-ce qu'on fait de lui ? On crée un mélodrame, on essaie d'atteindre les spectateurs, de l'émouvoir, mais quelles sont les émotions auxquelles on fait appel ? Il faut que le public soit indépendant et libre de toute manipulation. La question est de savoir si l'on prend au sérieux le spectateur, si on lui offre de quoi être capable de se faire sa propre opinion."
Ainsi, selon Michael Haneke, il est impossible de faire un film sur ce genre de sujet : "J'ai des problèmes avec le film sur les camps de concentration de Steven Spielberg [La Liste de Schindler]. L'idée de créer un suspense sur une scène comme celle des douches, où l'on se demande ce qui va arriver, c'est pour moi inqualifiable. Le seul film qui est, en tant que réalisateur, responsable, est Nuit et brouillard d'Alain Resnais : Dans ce film, Resnais demande au spectateur ce qu'il pense, quelle est sa position."
Cinéaste exigeant, Michael Haneke alterne récits intimes et fresques mais invite toujours le spectateur à prendre conscience de ce qu'il regarde, proposant différents niveaux de lecture de ses oeuvres. Ainsi, il n'a pas peur de choquer avec Funny Games et de déstabiliser (Caché) afin de rendre son public actif et de le pousser à s'interroger. Amour, sa dernière réalisation avec Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva, est une profonde réflexion sur la vieillesse et la mort.