"Hermès n'a absolument pas besoin d'aide, de soutien ou de tuteur, contrairement à ce que pense M. Arnault". Voilà qui a le mérite de clarifier les choses...
Les dirigeants de la maison Hermès, Bertrand Puech (descendant direct du fondateur) et Patrick Thomas (gérant du groupe) ont tenu à apporter quelques précisions quant à la récente immersion du groupe LVMH dans le capital de la célèbre maison familiale (à hauteur de 17,1%)... qui tenait à le rester.
Dans un entretien au Figaro ce mercredi 3 novembre, les deux hommes ne cachent pas leur mécontentement, ni même leur amertume.
"LVMH a annoncé d'un seul coup une prise de participation de 17 % en la qualifiant d''amicale'. Cette arrivée n'a rien d'amical. Elle n'a été ni désirée ni sollicitée", poursuit Patrick Thomas en soulignant toute sa confiance envers la famille, qui gère depuis des générations la maison de luxe. Et Bertrand Puech d'ajouter : "J'ai reçu le coup de téléphone de M. Arnault à 9 h 45 alors que j'allais prendre un train et son communiqué est parti à midi".
Conséquence directe, une manière très officielle de demander le retrait du magnat de la finance. "La famille Hermès et la direction du groupe demandent à l'homme d'affaires Bernard Arnault, patron de LVMH, de se retirer du capital de la maison de luxe. Si vous voulez être amical, Monsieur Arnault, il faut vous retirer".
Des propos qui vont certainement faire bondir le patron de LVMH et qui soulèvent d'autres interrogations, notamment quant à la manière dont il a pu acquérir ses parts. "Nous nous posons énormément de questions. Il existe une réglementation boursière qui a notamment pour objet de protéger les actionnaires minoritaires. Or un groupe est capable de prendre, via des produits financiers, 17 %, soit les deux tiers du flottant, sans signaler aucun franchissement de seuil. On ne peut que s'interroger", a déclaré Bertrand Puech.
Rappelons que le jour où Bernard Arnault est devenu le principal individuel majoritaire (le 25 octobre dernier), l'action a bondi de 4,54 % en bourse.