Qu'on arrête de lui parler de son âge, pour elle, "ça n'a aucune importance". Laetitia Casta, "très à l'aise avec sa quarantaine", en a marre que les femmes soient définies par un chiffre. Une pression dont elle a beaucoup souffert : "J'ai dû me libérer d'un tas de choses : ma famille, l'image de la femme-objet, une idée de l'amour, l'idéal de la mère parfaite et aussi de l'exigence écrasante que je mettais sur moi-même", se rappelle pour Madame Figaro celle qui incarnait Brigitte Bardot dans Gainsbourg, vie héroïque. Des contraintes qui l'ont rendue "malheureuse de ne pas répondre à des codes".
Aujourd'hui, la Corse en est revenue. Après sa majorité et trois ans dans le métier, elle a compris que ce n'était pas le regard des photographes qui la ferait exister. "J'ai compris que ce regard n'était pas forcément celui qui allait me rendre libre en tant que femme - je ne parle pas en tant qu'actrice ou mannequin... Il fallait que j'aille au-delà d'une image", se confie-t-elle. "J'ai commencé à être plus sauvage, à observer les autres, à être à l'écoute. C'est ce qui m'a permis de voir, de me voir et de sortir de tout ce qui était programmé pour moi." Enfin libérée, elle oeuvre désormais pour libérer les autres femmes "du puritanisme terrible" actuel. Elle ne nie pas avoir "rencontré beaucoup d'hommes qui [l'ont] construite et [l'ont] fait devenir femme".
Elle affirme également aimer regarder les hommes et ne trouve pas "sale" de se faire regarder par un homme tant qu'on la respecte. "Une femme a autant de désir qu'un homme", rappelle-t-elle. "Il ne faut pas que la sexualité devienne quelque chose de terrifiant. Parler de la sexualité sans jugements, c'est important. Accueillir le désir, c'est important. C'est ce qui nous fait vivre, le désir. Après, il faut le maîtriser." Aujourd'hui, Laetitia Casta a fait du chemin et a trouvé sa paix intérieure : "Etre femme, en harmonie avec toute cette complexité, c'est un long parcours."
C'est cette harmonie qu'elle met désormais au service de son art. En 2018, elle était à l'affiche de L'Homme fidèle de son époux Louis Garrel. Une expérience qu'elle qualifie de "très forte". Travailler avec son mari a amené l'ancienne égérie d'Yves Saint-Laurent à un autre niveau de satisfaction à "voir un projet, un rêve grandir, prendre forme, jusqu'à son aboutissement". Ne lui parlez pas de son âge, donc, elle "s'en fout". Aujourd'hui, Laetitia Casta recherche "la joie, celle de l'enfance, cette légèreté".