
"Nous sommes plongés depuis dans la stupeur et une immense tristesse. Nous n'arrivons toujours pas à y croire. C'est une indicible détresse pour Igor et moi. Nous avons perdu l'un et l'autre un ami. Nous en retenons une image de quelqu'un de merveilleux, avec lequel nous avions un lien sincère et profond. Quelqu'un de surdoué." Telle a été la toute première réaction de Grichka Bogdanov après l'annonce du suicide de Cyrille P., survenu à la fin du mois d'août. Les deux frères, qui avaient fait la connaissance de cet homme en 2017 à l'occasion de leur participation au film Le Noni, brisent à nouveau le silence.
Cyrille, 49 ans, apparaissait dans une plainte déposée par le parquet à l'encontre des frères Bogdanov en juin dernier, qui leur avait alors valu une garde à vue puis une mise en examen pour "escroquerie sur personne vulnérable". "Tracfin, le service de renseignement de Bercy, avait identifié des mouvements douteux sur les comptes de cet homme récemment placé sous curatelle", rappelle Le Parisien, qui a recueilli les mots conjoints d'Igor et Grichka Bogdanov le 6 septembre 2018. Lesquels soulignent que Cyrille, mentionné mécaniquement dans la plainte les visant en tant que partie civile sans plainte, ne s'est "à aucun moment désolidarisé [d'eux]" ni de leurs "projets communs".
Les célèbres jumeaux de 69 ans qui ont longtemps été animateurs de l'émission culte Temps X décrivent Cyrille P. comme "leur frère d'esprit, d'âme et de coeur". Selon eux, "son geste aurait pu et aurait dû être évité" s'il n'y avait pas eu cette lourde procédure liée à la mise sous tutelle et aux accusations d'escroquerie. De toute évidence très affecté par la mort de leur ami, Grichka Bogdanov se montre poète : "Cyrille vivait une incarcération invisible, un emprisonnement sans barreaux. Il n'a pu s'en extraire que par cette évasion ultime, la dernière des libertés, comme la décrivait Albert Camus."