Le sourire et l'humour de Marina Foïs sont bien connus mais c'est une femme frappée par le chagrin qui a dû se rendre le vendredi 1er avril au cimetière d'Orsay en Essonne, d'après l'avis de son décès publié dans Le Monde. L'actrice a perdu son père, Mario Foïs, une nouvelle disparition dans sa famille déjà endeuillée par celle de Fabio, frère aîné de la comédienne, qui est décédé dans un accident d'avion en 1999. Face à cette douloureuse épreuve, elle pouvait compter sur le soutien évidemment de son amoureux, le réalisateur Eric Lartigau, père de ses fils Lazare, 11 ans, et Georges, 7 ans.
L'amie de Maïwenn, réalisatrice de Polisse dans lequel elle joue brillamment, et des comédiennes Karin Viard - sa partenaire dans ce même film - et Léa Drucker doit affronter, avec sa mère Anne, et ses soeurs Eléna et Giulia, un événément douloureux.
Dans une interview datant de 2010 pour Psychologies Magazine, Marina Foïs avait parlé de sa famille : "Mes parents forment un couple de soixante-huitards très marginaux. Notre maison ne ressemblait pas aux autres, on n'avait pas la télé, on ne mangeait pas aux mêmes heures, pas la même chose. Mon père, chercheur en physique, avait un accent italien, il n'était pas à la mode et s'en foutait... J'ai dû tout de suite composer avec la marginalité." Une facette qui a dû certainement influer sur l'artiste qu'elle est devenue, Robin des bois libre qui n'a peur de rien.
Dans ce même entretien, elle racontait comment elle avait affronté la mort de son frère, dont elle était si proche : "J'ai eu mal au ventre pendant deux ans après sa mort. Mais je ne me suis rendu compte que j'avais eu mal que quand la douleur a cessé. Et ce n'est que très récemment que j'ai compris cette chose toute simple : il me manque. C'est aussi simple que ça. J'ai encore des choses à lui dire... Je me souviens avoir lu une interview d'Emmanuelle Devos, qui a perdu sa soeur, et qui parlait d'amputation. Cela m'a énormément soulagée : elle a mis des mots sur mon histoire. C'est ma grande incapacité : comprendre et nommer mes fragilités..." Il lui faudra être forte, ce que son père a été, comme il est inscrit poétiquement sur l'annonce de son décès : "[Sa famille et ses amis] ont la tristesse de vous annoncer la mort de Mario FOÏS (lui ne la redoutait pas)."