Lancée en grande pompe, l'émission MasterChef était censée être un événement télévisuel pour TF1. Véritable succès à l'étranger, notamment en Australie, MasterChef a réussi à se créer une identité, non sans difficulté...
Un stress permanent, une mise en scène constante, des jurés parfois sadiques et une animatrice (Carole Rousseau)... glaciale : tous les ingrédients n'étaient pas réunis. Et pourtant, avec plus de 4 millions de téléspectateurs en moyenne pour cette première saison (sachant qu'une émission dure tout de même trois heures !), MasterChef a su fidéliser son public. Avec quelle recette ? Nous l'avons décroché pour vous !
Trois doses d'exigence avec un supplément de piment
Le jury (Frédéric Anton, Yves Camdeborde et Sébastien Demorand) s'est rapidement imposé comme gardien d'une rigueur extrême en cuisine : très exigeants, les juges n'ont pas hésité à aboyer sur les candidats... voire les humilier.
Demorand, d'ailleurs, a rapidement été catalogué de "sadique" par nos soins. Mais le critique gastronomique n'en a que faire : il ne fait d'ailleurs que reproduire ce qu'il vit chez lui ! Ce matin, dans la matinale de Manu sur Fun Radio, il a confié que lorsqu'il préparait un plat chez lui, sa fille jaugeait le plat avant de déclamer (quand tout se passait bien) : "Pour moi... ce sera un oui !".
Les deux autres jurés, Chefs de restaurants prestigieux, étaient eux invités dans la matinale de Nikos sur NRJ et ont expliqué leur comportement et celui des candidats : "C'est une remise en question tous les jours car ce n'est pas évident, ce sont des compétitions. D'une épreuve à l'autre, nous voyons ceux qui excellaient dans la création, d'autres sur des côtés plus classiques, et ceux qui se plantaient ! Mais en finale on ne voit pas toujours le meilleur qui arrive !!". Aucune indication sur le nom du potentiel gagnant, donc... Faisons nos pronostics.
Une louchée de créativité grâce à Agathe
Elle a commencé dans une poissonnerie bretonne et a prouvé, avec son tempérament de feu, qu'elle pouvait surprendre. Artiste dans l'âme, la sympathique trentenaire n'a pas hésité à toujours étonner le jury avec des plats créatifs "qui partaient dans tous les sens" et sans réelle rigueur. On aime... ou on n'aime pas. Nous, on aime !
On veut qu'elle gagne parce que... sa folie gastronomique est intéressante et éveille nos papilles.
Et depuis l'émission ? D'après le Parisien de ce 4 novembre 2010, la jeune maman est retournée dans sa poissonnerie. Mais elle démarche des établissements étoilés.
Une grosse dose d'humour à la marseillaise grâce à Romain
Il a commencé en travaillant dans la société de climatisation familiale et se consacre désormais à la cuisine. Et toujours dans la bonne humeur. Toujours bon pour une boutade, bon camarade, à l'aise dans les travaux de groupe, Romain étonne en étant en finale. Étonnant car même Camdeborde avait dit de lui qu'il n'était pas cuisinier ! Mais, très à l'aise dans les épreuves sous pression, Romain a su s'imposer au fur et à mesure... jusqu'à gagner ?
On veut qu'il gagne parce que... le garçon est mignon, charmant et rigolo. Et qu'il a réussi à mettre de l'ambiance dans une émission parfois trop "carrée".
Et depuis l'émission ? D'après le Parisien, il est stagiaire dans un restaurant étoilé à Marseille qui s'appelle Une table au sud. Il aime son métier mais... "C'est le pire des boulots, on travaille vingt-cinq heures par jour, mais c'est un métier-passion".
Une pincée de chance par la drama-queen Marine
Cette jeune prof marseillaise qui a toujours l'air d'avoir envie de pleurer, nous a parfois fait rire avec sa tendance à la disproportion : on se souvient que lors de son humiliation de la bouillabaisse, elle estimait que la honte allait s'abattre sur sa famille sur plusieurs générations ! Toujours dans le doute et angoissée de nature, Marine a souvent été sauvée de justesse lors des épreuves sous pression. Alors, vraie chanceuse, ou vrai talent ?
On veut qu'elle gagne parce que... même si elle est parfois agaçante, sa folie marseillaise a réchauffé l'émission !
Et depuis l'émission ? D'après le Parisien, elle est en congé formation et apprend dans différents établissements. Elle envisage de passer son CAP de cuisine l'année prochaine.
Un soupçon de compétition façon Anne
Depuis le début, cette agricultrice prétend vouloir ouvrir son auberge. De plus en plus compétitrice, Anne a vite été insupportable humainement malgré ses progrès manifestes sur le plan culinaire. A-t-elle éveillé les papilles du jury ? Possible. A-t-elle charmé le public ? Pas sûr..
On veut qu'elle gagne parce que... on n'a pas spécialement envie qu'elle gagne. Mais clairement, elle a - techniquement - le profil de la favorite.
Et depuis l'émission ? D'après le Parisien, elle devrait ouvrir sa ferme-auberge le 18 novembre prochain.
Et un glaçage à la Carole Rousseau
Dans télé-loisirs.Fr, Carole Rousseau semble prendre conscience de son image un peu glaciale : "C'est sûr que je pourrais être un peu plus souriante, mais je peux vous dire que ça a été à la demande de la prod' et de la chaîne, donc j'ai fait mon travail. [Pour la saison 2] on apportera des aménagements au programme, car il s'agit d'une première saison, ne l'oubliez pas ! Je ferai partie des "choses" à aménager. Mon rôle sera plus dans la lignée de celle que je suis. Contrairement à ce qu'on dit, je suis quelqu'un d'assez chaleureux et assez proche des gens." Une façon de dire qu'elle sera toujours aux commandes du programme ?
Qui gagnera ?
Si le choix du coeur se porte sur l'artiste Agathe ou le rigolo Romain, la raison nous fait penser qu'Anne a toutes ses chances. Qui sera le premier MasterChef français ? La réponse, ce soir, en direct, pendant la finale sur TF1.
Et le résultat est...
Comme la plupart des journalistes, on ne peut que constater que l'émission a vu ses audiences grimper au fur et à mesure (5,2 millions la semaine dernière, le record !). Mais force est également de constater que TF1 a peut-être vu un peu trop grand cette fois avec ce concept de compétition acharnée pour des amateurs. Quant à Carole Rousseau... elle a réussi à nous faire apprécier le stressant Stéphane Rotenberg quand il égrène les minutes avant la fin d'une épreuve. Manquait-il un sympathique (et médiatique) Cyril Lignac pour dynamiser MasterChef ? Ou manquait-il un peu plus de décontraction ? Quoiqu'il en soit, malgré le succès de MasterChef (qui connaîtra une saison 2), le programme n'a pas réussi à faire oublier Top Chef ou Un dîner presque parfait...
AJC