Jeanne Balibar et Mathieu Amalric se connaissent bien. Le tandem avait fait sensation en 1996 dans Comment je me suis disputé... (ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin et a joué en 2016 dans le film de Benoît Jacquot, À jamais, adaptation de l'oeuvre de Don DeLillo. Ils ont également été en couple et ont eu deux fils. Séparés depuis 2003 après sept années de relation – l'acteur-réalisateur est aujourd'hui avec Stéphanie Cléau –, ils ont manifestement gardé une complicité qui leur permet de continuer à travailler ensemble. Ils sont ainsi réunis pour le biopic Barbara que l'acteur a réalisé et posent, complices, lors du photocall cannois le 18 mai, à l'heure où s'ouvre la section Un certain regard du Festival où le film est présenté.
Nouveau projet ambitieux pour le réalisateur Amalric à qui l'on doit Tournée : plonger dans l'existence de l'artiste fascinante qu'est la grande chanteuse Barbara, décédée en 1997. Une biographie qui semble vouloir se démarquer de l'académisme lié au genre, en suivant l'histoire d'un metteur en scène qui prépare un film sur Barbara, précisait au début de l'aventure le producteur Patrick Godeau au Film français. Pour le rôle de l'interprète de L'Aigle noir, le choix s'est porté sur Jeanne Balibar, quant à Mathieu Amalric, il se réserve le rôle du metteur en scène.
"Jeanne Balibar, avec laquelle j'ai longtemps vécu, n'est pas vraiment une réapparition : on est restés proches. S'il y a quelque chose qu'on n'a pas raté dans nos vies, c'est ça. Mais tourner à nouveau ensemble était troublant...", admet Mathieu Amalric dans Télérama. Leur film n'a rien de traditionnel et promet d'être fascinant : "Ne pas avoir connu Barbara, ni des gens proches, m'a permis de fantasmer, raconte-t-il dans l'hebdomadaire. D'être dans la fiction musicale possible, imprégnée de son esprit. Je ne voulais imposer aucune vérité, mais être dans le vertige, multiplier les sensations. Grâce à Jeanne Balibar qui a fait un vrai travail musical, au piano et au chant, on a créé tout un jeu de variations autour de l'incarnation, la possession, l'imitation, la réincarnation. (...) On a tenu à s'amuser. Jeanne se déguise, joue à la poupée Barbie, avec tous les accessoires."