"Concrètement, on prend de la pop urbaine et du jazz pour en faire ce succulent muffin musical. Je viens juste de l'inventer, ça." Bonne nouvelle, Matt Dusk, après six années de succès depuis l'album Two Shots boosté par le hit Two Shots of Happy, One Shot of Sad écrit par Bono et The Edge, n'a rien perdu de sa malice. Et le prouve, avec Good News, un nouvel album (son quatrième) effectivement gourmand et joueur, paru l'an dernier outre-Atlantique et ce 25 octobre 2010 en nos contrées, et mis en évidence par un single-titre qui a trouvé une bonne place sur l'airplay français - Good News (clip ci-dessus) est en rotation sur la plupart des grandes stations musicales (Virgin, NRJ, Chérie FM, RFM, Europe 1, France Bleu...).
Valeur sûre d'une bien belle génération de crooners anglophones trentenaires au profil de gendres idéaux (Jamie Cullum, Peter Cincotti ou encore son compatriote canadien Michael Bublé), Matt Dusk, qui a pour lui, comme ses homologues, un physique qui ne gâche en rien son talent, s'oriente, après des années passées notamment à revisiter avec sa fougue jazz-pop les standards américains, vers un style plus incisif et griffé, fusionnant une pop résolument moderne et hybride, et des codes hérités de l'âge d'or des crooners. Un assemblage audacieux... et pertinent. Good news.
A 31 ans, celui qui fut révélé en 1998 par sa victoire dans un tremplin national au Canada (lauréat parmi 654 prétendants au titre de Rising Star !) et fit un bref détour par la fac d'éco avant de devenir diplômé de musicologie à l'Université Oscar Peterson ne pratique pas le mélange des genres, des lieux et des époques à la légère : de la Motown à l'Euro-synthé, du Big Band pour salles de bal au Blitzkrieg à quatre guitares, tout y passe pour cette collection intense et passionnée où le timbre de voix pointu et aguicheur de cet ancien spécialiste de l'art lyrique s'épanouit. Après l'heureux présage Good News en ouverture (prêtez bien attention aux choeurs et découvrez leur secret dans l'EPK ci-dessus) et son efficacité lisse, c'est Wouldn't change a thing, avec ses cuivres, ses bidouillages sonores et ses choeurs wooh-ooh, qui fait office de quasi-gospel profane à la gloire du style jazz-pop, entraînant le public dans une sorte de good mood musicale naturelle. Un palier nécessaire pour ne pas succomber à la folie de On Vacation, sa Nintendo-attitude et son refrain hédoniste complètement ébouriffant. Un nouveau message euphorisant, Feels good, lui répond, dans un style, cette fois, de jazz polisson du bout de la nuit. Les chinoiseries et les violons du tendre It's not that easy, les scratchs et le groove intenable de Never Gonna Fool, où Matt marche sur les plate-bandes d'Adam Levine (Maroon 5), le rock spirit de Operator, please!, l'électro vibe inattendue de Under Love Attack... Some good news indeed, que de bonnes nouveautés !
Quant à ceux qui n'auront pas eu leur dose de "crooning" délicat, une bonne rasade les attend avec le track final, One For My Baby (And One More For The Road).
A noter par ailleurs qu'on peut entendre le travail de Matt Dusk sur la bande-son de la toute nouvelle série portée par Jason Priestley, Call me Fitz.
Et pour l'image et le frisson avec le son, rendez-vous avec Matt Dusk au Divan du Monde, à Paris, le 18 décembre, et en DVD (séquence making of ci-dessus) avec la captation de son show du mois d'août 2010 à Las Vegas.
Tracklisting de Good News :
1. "Good News"
2. "Wouldn't Change A Thing"
3. "On Vacation"
4. "Feels Good"
5. "It's Not That Easy"
6. "Never Gonna Fool Me"
7. "Operator, Please!"
8. "(Under) Love Attack"
9. "Don't Hate On Me"
10. "It Can Only Get Better"
11. "Do You Love Me?"
12. "Love, Don't Let Me Go"
13. "One For My Baby (And One More For The Road)" *bonus track
G.J.