Maud Versini n'y croyait plus. Pourtant ce 1er juillet dernier à l'aéroport de Roissy, la maman française de 41 ans retrouvait enfin ses trois enfants, les jumeaux Sofia et Adrian (11 ans) et Alexi (10 ans), dont elle est restée privée pendant plus de trois ans.
"Ma fille m'appelle madame ou par mon prénom"
La raison de leur séparation ? Son ex-mari, Arturo Montiel, ancien gouverneur de l'État de Mexico, les avait enlevés puis emmenés avec lui au Mexique après leurs vacances en France au mois de décembre 2011. Un cauchemar qui a duré 1295 jours précisément et qu'elle raconte dans un livre, Enfin réunis, publié ce mois-ci aux éditions Michel Lafon. L'ancienne journaliste de Paris March retrace l'histoire de son amour avec le père de ses enfants et la manière dont ce politicien corrompu a essayé de les monter contre elle. C'est ce qu'on appelle le syndrome d'aliénation parentale. Les droits d'auteur de l'ouvrage seront justement reversés à une association qui lutte contre ce processus.
"Ma fille m'appelle madame ou par mon prénom", confiait-elle l'année dernière au Figaro. Un drame pour cette mère de famille qui a depuis eu un autre enfant, une petite fille prénommée Tara, avec son nouveau compagnon, Phillippe Landry. Désormais, "ils sont eux-mêmes, ils n'ont plus peur de parler", indique-t-elle au journaliste de Paris Match qui a assisté à leurs retrouvailles. "Maintenant, ils m'appellent maman, maman chérie, maman d'amour, maman d'or et d'argent, s'enthousiasme-t-elle entre deux câlins et bisous. C'est un grand bonheur."
"J'ai tellement été échaudée que je m'attendais au pire"
Pourtant, jusqu'au bout, Maud s'est préparée au pire. "J'ai tellement été échaudée que je m'attendais au pire, explique-t-elle. C'est la fin d'une longue bataille, d'une grosse guerre qui nous a beaucoup affaiblis. Même si ça ne semble pas grand-chose, cette petite semaine, c'est déjà beaucoup."
Il faut dire que celui qu'elle a épousé en 2002, cousin du président actuel du Mexique, lui en a fait voir de toutes les couleurs depuis leur divorce courant 2007. La privant de ses enfants qu'il retenait en otage et ne l'autorisant à les avoir au téléphone qu'une toute petite minute par mois. Jusqu'à ce qu'elle puisse inverser la tendance après l'émission d'un mandat d'arrêt à son encontre au mois de mars de l'année dernière. Aidée de ses avocats, elle a réussi à négocier un protocole d'accord qui lui permet de faire venir ses trois enfants en France, sept semaines par an seulement. C'est peu, mais pour elle, c'est déjà énorme. En échange, elle a dû abandonner toutes les poursuites judiciaires au Mexique et en France contre cet homme qu'elle a tant aimé, puis finalement détesté.
"Mon espoir, c'est qu'en fait, les enfants, un peu plus grands, disent à leur père : 'Papa, on veut rentrer avec maman'", avoue-t-elle le coeur lourd. En attendant, la famille à nouveau réunie se prépare à passer enfin du temps ensemble.
Coline Chavaroche