C'est l'histoire d'un homme qui a tout plaqué, sa belle vie hollywoodienne et son petit confort, pour partir combattre ISIS (l'État islamique) en Syrie. Cette histoire incroyable est celle de l'acteur britannique Michael Enright. Bien installé à Los Angeles où il enchaînait les apparitions dans de grosses productions hollywoodiennes (Pirates des Caraïbes 2, Knight & Day) et des séries (Alias, Marvel: Les agents du S.H.I.E.L.D.), le comédien a pris son courage à deux mains en décidant de changer de vie du tout au tout.
Âgé de 51 ans, Michael Enright est aujourd'hui engagé en Syrie auprès de soldats kurdes. On peut le croiser, sa AK-47 baptisée Olga en main, dans les décors rocheux de l'enclave de Rojava, située dans le Kurdistan syrien. Il y combat ISIS, un groupuscule islamiste que l'on appelle plus communément en France État Islamique ou Daech. C'est en août 2014 que l'acteur a pris conscience qu'il devait s'engager pour éradiquer le terrorisme, lorsque l journaliste américain James Foley a été décapité par un djihadiste britannique. "Les vidéos de décapitation ont fait ressurgir les mêmes sentiments et un vrai sens du devoir envers l'Amérique. J'ai vraiment l'impression d'avoir une dette envers ce pays. Vous savez, ils m'ont accueilli à bras ouverts", raconte le comédien dans une interview à la chaîne de télévision al-Aan, regrettant au passage ne pas s'être engagé après le 11-Septembre en partant en Afghanistan traquer Al-Qaïda.
"Je veux les anéantir, les tuer à vue"
Le soldat ne mâche pas ses mots pour justifier son engagement. "C'en est arrivé à un point où je veux les anéantir, les tuer à vue", assure l'intéressé au DailyMail qui l'a retrouvé dans les montagnes kurdes. Il narre alors son périple, avoue avoir été recruté via Internet (des méthodes que les groupes terroristes utilisent également) puis être parti à l'aventure après son arrivée à Sulaymaniyah, dans le Kurdistan irakien. À son arrivée, son contact sur place n'est pas là. On conseille alors à Enright de repartir avant de tomber dans un piège. Mais l'Anglais est tenace, il erre pendant trois jours dans les montagnes avant de tomber sur un camp où il entamera sa formation.
Aujourd'hui, ses compagnons de guerre le surnomment Mustapha Michael Ali, il parle quelques mots et pratique des prières en arabe. Patriote jusqu'au bout de son AK-47, le Britannique a conscience qu'il peut mourir demain. "Je ne sais pas si je reverrai ma famille et mes proches. Je l'espère en tout cas. Mais c'est la guerre. Alors je les reverrai dans cette vie, ou bien dans la prochaine", affirme-t-il. Mais il ne quittera pas la Syrie sans avoir lavé ces terres de la menace Daech qui "doit être complètement éradiqué de la surface de la terre". "C'est une tache sur l'humanité. Ce n'est pas uniquement une mission kurde, c'est une mission pour l'humanité de les effacer", assure-t-il à la télévision arabe, convaincu de l'intérêt de son engagement loin d'Hollywood.
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