La mort du petit Daoudja, 6 ans, frappé par son père parce qu'il n'arrivait pas à faire ses devoirs, a ravivé de douloureux souvenirs chez Mohamed Bouhafsi. Pour que des histoires aussi terribles que celle-là ne se reproduisent pas, le journaliste sportif de 27 ans a eu le courage de révéler la sienne : enfant, il a lui-même été battu par son père, des coups dont sa mère a également été victime.
Le rédacteur en chef football à RMC Sport et BFMTV a d'abord rédigé une tribune publiée dans l'édition du 19 avril 2020 du Journal du dimanche, puis il a témoigné en direct sur BFMTV dans la matinée du 21 avril. L'objectif de Mohamed Bouhafsi est avant tout que les personnes témoins de violences n'aient pas peur d'apporter leur aide, notamment en appelant le 119. Depuis le début du confinement, les appels sur ce numéro d'urgence ont bondi de 89%. "Interposez-vous, n'ayez pas peur d'agir. Ou au moins, alertez. C'est la responsabilité de chacun. Appelez le 119, envoyez un SMS au 114, pour ces enfants, pour ces femmes", a-t-il lancé dans sa tribune pour le JDD.
"J'ai toujours voulu retenir les bons moments de ma vie parce que je suis quelqu'un qui est heureux. Je n'ai pas de rancune envers mon père, ni de haine, mais l'affaire Daoudja début avril, la mort d'un petit enfant de 6 ans à Aubervilliers, a révélé en moi des souvenirs extrêmement douloureux, des souvenirs difficiles à accepter et j'ai donc pris la plume", a expliqué Mohamed Bouhafsi sur BFMTV. L'expert du football, et plus particulièrement du PSG, a ajouté que l'histoire de Daoudja, qui lui a fait beaucoup de mal, correspondait à une étape passée dans sa vie.
Pour sortir de cette vie d'enfant battu, Mohamed Bouhafsi a pu compter sur le soutien de voisins qui les ont accueillis, sa mère et lui, quand les coups de son père étaient trop forts. "Quand on a un doute, il faut vraiment intervenir. C'est important", a-t-il une nouvelle fois rappelé.
Un témoignage qui a beaucoup touché Marc-Olivier Fogiel, le boss de BFMTV qui l'a relayé sur les réseaux sociaux.