Il a confessé faire "partie du problème" sur le harcèlement et les agressions sexuelles. Morgan Spurlock est passé aux aveux, alors que jusqu'ici, le réalisateur américain à qui l'on doit le documentaire Super Size Me (en 2004) n'avait pas été inquiété par les nombreuses accusations notamment recensées dans le hashtag #MeToo.
Dans son texte, il explique avoir ressenti une forte culpabilité au moment où il a vu d'autres hommes influents frappés par des allégations d'agressions sexuelles. Il ne se demande pas "qui sera le prochain", mais plutôt quand ce sera son tour. Il révèle par exemple avoir harcelé une assistante en lui donnant notamment des surnoms à connotations sexuelles. Il a admis l'avoir payé. "Par la suite j'ai réalisé que je l'avais complètement rabaissée et réduite à une situation de non-existence", explique le quadragénaire qui lui a donné de l'argent en échange de son silence lorsqu'elle a démissionné en 2009. "Bien sûr, j'ai payé. J'ai payé pour avoir l'esprit tranquille (...) mais surtout, j'ai payé pour pouvoir rester qui j'étais".
Il avoue également avoir violé une étudiante avec qui il était à l'université. Un acte qu'il a commis pendant une soirée arrosée, pensant alors que la jeune femme était consentante. Mais lorsqu'elle confie pendant un cours avoir été victime d'un viol, il "tombe des nues". "J'ai contribué à travers mes actions à créer un univers fait de manquement au respect d'autrui", croit savoir Morgan Spurlock, faisant écho à son alcoolisme en assurant "ne pas avoir été sobre pendant plus d'une semaine en trente ans" et avoir trompé "toutes les femmes et petites amies" qu'il a eues. "Au fil des ans, j'ai regardé chacune d'entre elles dans les yeux et leur ai clamé mon amour avant d'avoir des relations sexuelles avec d'autres dans leur dos", lâche-t-il. Mais là, il ne s'agit plus d'agressions sexuelles.
Conscient d'avoir fauté à plus d'une reprise, le réalisateur aujourd'hui âgé de 47 ans a promis qu'il améliorera son comportement et qu'il sera plus honnête avec les autres et avec lui-même. "J'ai suffisamment parlé dans ma vie (...) Je suis enfin prêt à écouter", conclut celui qui sera bientôt à l'affiche des salles avec une suite à Super Size Me (basée sur le poulet et non les hamburgers de McDonald's).