Mort de Jacques Duquesne : le journaliste et fondateur du Point est décédé à l'âge de 93 ans

Le monde du journalisme a perdu l'un de ses piliers. Le 5 juillet, Jacques Duquesne est décédé à l'âge de 93 ans. Né à Dunkerque en 1930, il était journaliste, catholique engagé et romancier.

C'est en 1957, après avoir été diplômé de Sciences Po, qu'il a commencé à se faire connaître en rejoignant La Croix. La même année, il se rend en Algérie, alors en pleine guerre, et découvre la torture qui s'y est installée. Il en fera une obsession et, à son retour en France, il fait publier une série de sept articles intitulée Souffrances et espoirs de l'Algérie. Ses écrits qui dénoncent les tortures et exactions commises par l'armée française suscitent alors la polémique. À tel point qu'en janvier 1958, le journal La Croix est interdit de vente en Algérie. Quant à Jacques Duquesne, il fait l'objet de lettres d'injures et de menaces.

Après La Croix, le journaliste opère un passage à Panorama chrétien, puis à L'Express où il est rédacteur en chef de 1967 à 1971. Mais en 1972, il opère un tournant en contribuant au lancement du Point. Il y devient ensuite rédacteur en chef, puis directeur adjoint de la rédaction avant d'en être le président-directeur général de 1985 à 1990.

Jacques Duquesne était en parallèle un écrivain reconnu. En 1983, il recevait même le Prix Interallié pour son roman Maria Vandamme (lequel a plus tard été porté à l'écran avec Catherine Courage, 1990 ou encore la saga Les Héritières dans les années 2000). Il s'est également épanché sur sa foi et sur le christianisme en général à travers plusieurs ouvrages, dont Jésus (1994) qui avait là encore fait jaser. Et pour cause, il y estime que la conception virginale de Jésus par Marie est "peu plausible", tout comme l'idée des miracles. Ce sont tout de même 150 000 exemplaires qui se vendent à l'époque. Jacques Duquesne n'a en tout cas jamais arrêté de s'impliquer en ce qu'il croyait. Jusqu'en 2020 par exemple, il présidait l'Association pour le soutien des principes de la démocratie humaniste, propriétaire du groupe Ouest-France.

Le journaliste était souffrant avant son décès et ne pouvait écrire, nous apprend franceinfo. Ses obsèques auront lieu le jeudi 13 juillet à 9h45, en l'église Saint-Séverin à Paris, dans le 5e arrondissement.