Le procès du docteur Conrad Murray, qui s'est ouvert cette semaine, à Los Angeles, tient l'Amérique en haleine...
Chaque jour, de nouveaux éléments accablants pour le prévenu s'ajoutent au dossier. Au quatrième jour du procès, c'est l'intervention d'un ex-patient du docteur, qui répond au nom de Robert Russell, qui vient discréditer une nouvelle fois le suspect, poursuivi pour homicide involontaire suite au décès de Michael Jackson le 25 juin 2009.
Un patient cardiaque abandonné
Le témoin, cet ex-patient, évoque la crise cardiaque dont il a été victime avant d'intégrer le service du D. Conrad Murray. Il affirme avoir le sentiment que le médecin lui a sauvé la vie, mais qu'il a manqué de professionnalisme en abandonnant son cabinet "pour s'occuper d'un seul patient, au Royaume-Uni", le King of Pop.
"C'était ma vie qui était en jeu, et je voulais savoir exactement où j'en étais. J'avais le sentiment qu'on me devait des réponses", a déclaré M. Russell devant la cour. Le Dr Murray a annulé deux rendez-vous, le 15 juin et le 22 juin 2009 avec son client, lui a assuré que son coeur "était réparé" et ne l'a même pas mis en liaison d'un autre cardiologue.
Un grave manquement relevé par un pompier
Richard Senneff, l'un des pompiers mobilisés au domicile de Michael Jackson, a également été appelé à la barre pour témoigner. Il fait état d'un manquement grave de la part du D. Conrad Murray : ce dernier ne lui a pas mentionné avoir administré au King of Pop du propofol. Il a "juste" répondu que la star était en bonne santé (?) et qu'il lui avait donné simplement du Lorazepam pour l'aider à dormir. Le propofol, Michael s'en servait comme simple somnifère. Le pompier est pourtant formel : il a questionné le médecin sur les médicaments que le patient avait pris. Il remettra aussi en doute l'exactitude de la chronologie des événements telle qu'elle est présentée par le docteur.
Michael Jackson, déjà mort à l'arrivée des secours ?
Richelle Cooper, le médecin urgentiste qui a prononcé la mort du chanteur à 14h26 à l'hôpital de UCLA - elle était déjà prête à prononcer le décès dès 12h57 -, atteste que Conrad Murray a également menti sur l'état de santé du chanteur, qui était, selon elle, déjà "cliniquement mort" au moment de l'intervention des pompiers. Les pompiers Richard Senneff et Martin Blount appuient cette thèse en expliquant que le Dr Murray leur a répondu quand ils lui ont demandé depuis quand le chanteur était en arrêt cardiaque : "C'est juste arrivé quand je vous ai appelé", et ils ajoutent "nous pensions alors pouvoir sauver le patient". Mais en observant Michael Jackson, quelque chose ne colle pas "Sa peau était très froide au toucher, (...) ses yeux étaient ouverts, secs, des pupilles dilatées et l'électro-cardiogramme plat." D'après les pompiers, le coeur de MJ aurait cessé de battre "entre 20 minutes et une heure" avant l'arrivée des secours !
Les témoignages à charge s'accumulent pour Murray... L'accusé, âgé de 58 ans, risque jusqu'à quatre ans de prison ferme.
Joachim Ohnona