Son visage monopolise les réseaux sociaux. Le 18 septembre 2020, Ruth Bader Ginsburg, la doyenne de la Cour suprême des États-Unis, est décédée à l'âge de 87 ans. Elle est morte à son domicile, entourée de sa famille, des suites d'un cancer métastasé du pancréas. Fatalement, en France, son nom n'était pas extrêmement familier. Il l'est, désormais que la planète entière pleure sa disparition. Eva Longoria, Jennifer Lopez, Alyssa Milano, Fran Drescher... même Carla Bruni a souhaité rendre un bel hommage à la carrière inspirante de cette femme de loi. "C'est une nouvelle dévastatrice pour notre pays, regrette Jennifer Aniston en partageant l'un de ses portraits. Merci pour tout ce que vous avez fait. Et tout le monde, s'il-vous-plaît, allez voter."
Vous le savez sans doute, les élections qui pourraient débouter Donald Trump arrivent à grands pas. Le 3 novembre 2020, le peuple américain se rendra en bureau de vote pour faire un choix qui se dessine de plus en plus : celui qui départagera le dirigeant en titre ou son concurrent démocrate Joe Biden. Or, la mort de Ruth Bader Ginsburg – dite RBG – électrise la campagne présidentielle. Il s'agit d'un coup dur pour les progressistes : la Cour suprême est déjà dominée par des juges conservateurs – dont deux ont été nommés par Donald Trump – et si elle est remplacée par une personnalité elle aussi conservatrice, l'équilibre de l'institution sera altéré. Pour rappel, ces nominations sont à vie. Le plus âgé des conservateurs, Clarence Thomas, n'a "que" 72 ans.
Puisqu'il est toujours au pouvoir, Donald Trump va certainement trouver la remplaçante ou le remplaçant de Ruth Bader Ginsburg pendant son règne. Les démocrates américains redoutent fortement de découvrir la personne qui rejoindra la Cour suprême à sa place. La nouvelle arrivante ou le nouvel arrivant sera confirmé par un vote du Sénat. Au milieu d'une assemblée majoritairement rétrograde, la magistrate faisait tâche... mais faisait surtout un bien fou en tout ce qui concerne les avancées sociales. Pionnière de la lutte pour l'émancipation des femmes, dans les années 1970, elle se désespérait de n'être entourée que d'hommes. "Douée d'une passion considérable pour les causes qu'elle défendait", elle s'était également intéressée aux questions de l'avortement ou du mariage homosexuel.
Ruth Bader Ginsburg avait déjà été soignée pour plusieurs cancers, notamment au pancréas et au colon. "J'aimerais qu'on se souvienne de moi comme de quelqu'un qui a utilisé ses plus grands talents pour accomplir son travail, du mieux qu'elle l'aura pu" aimait-elle à expliquer à son propos. Nul doute que son nom, maintenant qu'il est international, ne tombera plus dans l'oubli...