Arpenter les rues pour aller à la rencontre des Parisiens était, jusque là, un exercice auquel Nathalie Kosciusko-Morizet se soumettait sans aucune crainte. Mais ce jeudi 15 juin, la campagne de l'ancienne ministre a basculé.
Alors que la candidate de droite du parti Les Républicains participait à un tractage pour les législatives sur le marché Maubert, dans le 5e arrondissement de Paris, elle a été prise à partie par un passant, altercation suivie d'une perte de connaissance. Toujours hospitalisée Nathalie Kosciusko-Morizet ne s'est pas encore exprimée sur le sujet tandis qu'un photographe de l'AFP, présent sur les lieux de l'agression livre son témoignage.
Décrivant une agression "violente" et "physique", Geoffroy Van der Hasselt confie : "Ça arrive assez fréquemment que des passants, des militants s'en prennent à un candidat, de manière verbale, mais de manière aussi physique, aussi violente, moi, je n'avais jamais assisté à ça", avant de détailler la scène qui s'est déroulée sous ses yeux. "Je me tenais à une petite dizaine de mètres lorsque j'ai vu un passant, un homme d'une cinquantaine d'années qui manifestement avait l'air assez énervé. Un moment donné, NKM a pris les tracts qu'elle avait en main et elle les a montrés au niveau de son visage (...) Lui les saisit, il prend les tracts de la main de NKM et fait un revers de la main avec les tracts vers le visage de Nathalie Kosciusko-Morizet", relate le photojournaliste. C'est en voulant se protéger que l'ancienne ministre de 44 ans a alors reçu "sa propre main dans sa figure".
Malgré la chute de NKM et son immobilité, l'homme qui s'en est pris à elle ne lui est pas venu en aide. "L'agresseur a bien vu qu'elle était tombée par terre, il y a une photo plus large où on voit très bien qu'il regarde vers NKM qui est par terre, et il s'en va sans courir, en marchant", assure Geoffroy Van der Hasselt. Les pompiers sont alors appelés.
Très rapidement conduite à l'hôpital Cochin, Nathalie Kosciusko-Morizet a reçu de nombreux soutiens sur les réseaux sociaux, notamment de la maire de Paris Anne Hidalgo, mais aussi la visite du Premier ministre Édouard Philippe. "Tous mes voeux de rétablissement à mon amie Nathalie Kosciusko-Morizet. Je condamne cet acte d'une violence insupportable", avait-il commenté sur Twitter avant de se rendre à son chevet.
De son côté, Gilles Le Gendre (La République en marche), adversaire de NKM dans la 2e circonscription de Paris, a suspendu sa campagne électorale à la suite de cette agression, qu'il a "fermement" condamnée.