Depuis qu'elle a témoigné en faveur de Régis de Camaret, l'entraîneur condamné à huit ans de prison pour viols et tentatives de viols sur mineures, Nathalie Tauziat est mise au ban du monde du tennis et critiquée de toute part pour son attitude considérée comme choquante par les personnes présentes au procès.
Les yeux humides et au bord des larmes, Nathalie Tauziat a pourtant accepté de répondre aux questions de Sud-Ouest, venu la rencontrer dans son centre de Capbreton où Régis de Camaret exerçait encore il y a peu. Et alors que la Fédération française de tennis a annoncé vouloir se débarrasser de l'ancienne numéro un tricolore qui occupe une place au sein de son comité directeur, Nathalie Tauziat ne souhaite pas renoncer à son poste. "Je ne démissionnerai pas. Il me reste deux mois de mandat. Je n'ai aucune raison de le faire. Je ne savais pas que témoigner était un délit...", confie-t-elle ainsi.
Nathalie Tauziat reconnaît toutefois traverser la "pire" épreuve de sa vie, même si rien ne devrait changer à l'avenir : "Que va devenir le Gaillou [son centre de tennis de Capbreton, NDLR] ? Rien ne change, à l'heure où je parle. Dans huit, quinze jours, ça sera peut-être différent. Les gens sont solidaires ici, ils ont connu Régis, avec ou sans moi. J'ai beaucoup chargé. Je suis le fusible dans l'affaire. Il y a eu 20 témoignages au procès en sa faveur. Eux n'ont pas été médiatisés. Apparemment, il n'y a pas que Régis de Camaret qui soit coupable..."
Malgré les témoignages tout à la fois sordides et poignants des nombreuses victimes de Régis de Camaret, Nathalie Tauziat garde sa ligne et les soutiens ne manquent pas autour d'elle, aussi bien de la part des familles dont les enfants fréquentent le centre que des bénévoles y travaillant. Et pas question de changer quoi que ce soit à l'avenir. Nathalie Tauziat ne compte d'ailleurs pas en rester là, forte du soutien de tous les membres du club. Et la réaction s'annonce cinglante, alors que l'ancienne joueuse ne semble toujours pas avoir intégré la culpabilité de son ancien mentor : "Je n'ai jamais fui, explique-t-elle les yeux embués de larmes. Je ferai un communiqué rapidement. Vous (les médias, ndlr), vous oublierez vite, mais moi, non. Je ne pourrai jamais oublier les réactions après ce que j'ai dit. Si Régis est coupable, il doit le payer. Mais personne ne doit me donner de leçons."