Vendredi 23 novembre dernier, la cour d'assises du Rhône condamnait Régis de Camaret à huit années de prison pour viols et tentatives de viols sur mineures.
Un procès qui met un terme à des années de batailles juridiques pour Isabelle Demongeot, à l'origine de la mise en lumière de l'affaire, et toutes les filles abusées à l'adolescence par l'homme de 70 ans aujourd'hui lors de leur passage au pensionnat du TC des Marres à Saint-Tropez, où il régnait en maître au début des années 80, pour le pire et le meilleur.
Le pire, ce sont ces viols à répétition, décrits jusque dans le menu détail par les victimes. Des confessions insupportables, des faits sordides, que Régis de Camaret à toujours niés. Le meilleur, c'est Nathalie Tauziat, numéro une française qui, à son apogée en 2000, a atteint le troisième rang mondial. Une Nathalie Tauziat venue témoigner au procès en faveur de son ancien mentor, lequel entraînait encore, jusqu'à sa condamnation, dans son centre de Capbreton...
Un témoignage polémique puisque la mère de famille avait soutenu l'accusé, déclarant qu'elle n'avait "rien à reprocher à M. de Camaret" et ne l'avoir "jamais vu avoir un geste sexuel intentionnel envers qui que ce soit", provoquant la colère d'Isabelle Demongeot et l'incompréhension de la salle, tout comme le témoignage de l'ancien agent Benoîte-Martine Lardy.
Une attitude qui vaut aujourd'hui à Nathalie Tauziat d'être écartée de la Fédération française de tennis. Gilbert Ysern, le directeur général de la FFT, a ainsi condamné son attitude "profondément choquante" durant le procès et indiqué qu'elle ne pourrait "plus siéger au comité directeur de la fédération". "Ses propos ont suscité un profond malaise, je ne comprends pas son attitude. Elle n'est pas compatible avec les intérêts de la Fédération", a-t-il ajouté.
La FFT s'est montrée très discrète durant le procès, comme l'a expliqué Gilbert Ysern : "Ce procès n'étais pas le nôtre mais celui de femmes courageuses qui demandaient réparation. (...) Pendant le procès d'un drame d'une telle violence humaine, on ne fait pas de la com'", a-t-il ajouté, saluant "un acte fort et décisif" et "le courage, la volonté et la dignité de toutes les femmes qui ont apporté leur témoignage au procès."
Du côté des parties civiles, c'était bien évidemment le soulagement qui prédominait. Larmes de joies, larmes de soulagement et larmes de tristesse coulaient sur les joues des plaignantes."On est touchées, vidées, confiait Isabelle Demongeot. Ce fut long, mais on ne se sent plus coupables. La honte a changé de camp."