Nicolas Anelka : Acides et acerbes, ses confessions sans concession

Après Didier Drogba, son partenaire en club, c'est Nicolas Anelka qui s'est confié sur son aventure chinoise dans les colonnes du Parisien Magazine du 26 octobre. Loin de sa femme Barbara et de ses enfants, Kaïs (4 ans) et Kahil (2 ans), restés à Londres, l'ancien joueur de Chelsea apprécie à sa juste valeur sa vie dans la mégalopole asiatique.

Malgré les contraintes - l'interdiction de conduire ou l'obligation de louer plutôt que d'acheter un bien pour les expatriés -, Nicolas Anelka, souvent qualifié d'enfant terrible du football français, apparaît aujourd'hui apaisé et heureux de son choix. Il explique ainsi qu'il a choisi la Chine et Shanghai car il a toujours souhaité "découvrir ce continent et cette mentalité". Avant de préciser sourire en coin : "Et comme je suis fan des films de kung-fu, de Jackie Chan, de Jet Li, de Bruce Lee... c'était pour moi une décision logique ainsi qu'un choix financier."

Un salaire polémique assumé

Car au Shenhua, Nicolas Anelka touche la bagatelle de 230 000 euros par semaine. Un salaire qui suscite bien évidemment les commentaires mais que le buteur trouve normal. "Je travaille depuis très longtemps pour gagner ma vie. J'ai fait des sacrifices très jeune. Aujourd'hui, cela porte ses fruits. Si tu ne comprends pas les salaires énormes des joueurs, c'est que tu n'as rien compris au business du foot !", explique-t-il.

Des sommes faramineuses également offertes à son coéquipier Didier Drogba par le puissant boss du club, richissime homme d'affaires ayant fait fortune dans les jeux vidéo. "Chacun a ce qu'il mérite, poursuit l'ancien international. Je transpire depuis très longtemps pour gagner cet argent. Mon palmarès est là pour rafraîchir la mémoire de ceux qui auraient oublié... Il ne faut pas croire non plus que l'argent ne sert qu'à acheter de belles voitures et des sacs Vuitton. J'ai une grande famille et beaucoup d'amis. J'aime quand les miens vivent les mêmes choses que moi, donc j'aide tout le monde." Et sa famille en profite comme il se doit : "D'ailleurs, la chose dont je suis le plus fier est d'avoir mis mes parents en sécurité dès ma première année à Arsenal, puis de leur avoir offert une maison sur leur île natale, en Martinique, pour leurs 40 ans de mariage."

Son futur

A Shanghai, le joueur de 33 ans apprécie la ville "extraordinaire, moderne, vivante, énergique, joyeuse". Lui qui voulait se faire un peu oublier après l'affaire de la Coupe du monde et son clash avec Raymond Domenech s'est rapidement retrouvé sous le feu des projecteurs, entre son salaire plus que conséquent et le licenciement de son entraîneur Jean Tigana qui l'a propulsé au rang d'entraîneur-joueur. A un an de la fin de son contrat, Nicolas Anelka aspire désormais au repos et aux moments passés auprès des siens. "Je vais prendre des vacances, aller saluer les amis que j'ai dans le foot et, surtout, passer du temps avec ma femme, mes fils, mes parents et toute la grande famille. J'ai besoin de rattraper le temps perdu car je suis parti très jeune de chez moi", confie la star.

A 13 ans, Nicolas Anelka rejoignait effectivement l'INF Clairefontaine, pépinière du foot tricolore : "Je n'ai pas eu la même adolescence que les jeunes de mon âge. Quand eux pouvaient faire ce qu'ils voulaient, j'étais à l'entraînement ou en cours. Et quand ils sortaient en boîte le week-end, moi, j'avais match." Mais le joueur formé au Paris Saint-Germain ne se plaint pas. "Attention, j'assume totalement mon choix, ajoute-t-il. Je savais ce que je voulais et j'ai réalisé mon rêve."

Anelka énervé

Et Nicolas Anelka de se lancer dans une violente diatribe : "Malheureusement, personne ne parle de ceux qui ont échoué, alors qu'ils avaient sacrifié leur adolescence. En France, 65 millions de personnes donnent des leçons sur les footballeurs, pensant qu'ils ne savent rien faire d'autre que taper dans un ballon. Les anti-footeux pensent que lire des kilomètres de bouquins et posséder une culture générale est synonyme d'intelligence. Mais dès qu'ils traversent la Manche, ils n'arrivent pas à aligner trois mots d'anglais ! Moi, je parle français, anglais et espagnol. Et j'attaque le chinois. Je peux comprendre et me faire comprendre dans le monde entier. Les Fourberies de Scapin, le théorème de Pythagore ou Cinquante nuances de Grey, ça ne me sert vraiment à rien dans ma vie !"

Enfin, Nicolas Anelka revient sur sa personnalité qui ne lui vaut pas que des amis, et notamment dans la presse, annonçant la création d'un prix très spécial : "Un homme sans ennemi est un homme sans valeur. Comme l'époque adore les hypocrites, je ne m'attends pas à n'avoir que des amis. Pendant toute ma carrière, ce fut un combat constant contre la presse. D'ailleurs, dans un futur proche, j'envisage de décerner et d'organiser la cérémonie du journaliste de plomb, qui récompensera le plus bidon d'entre eux. Il sera élu par les joueurs. Le choix s'annonce délicat tant les candidats sont nombreux..."