Les présidents de la République et la culture ont noué de belles histoires d'amour. On soulignera la verve ciselée de Valéry Giscard D'Estaing, le bagage littéraire de François Mitterrand ou encore la passion de Jacques Chirac pour les arts. Nicolas Sarkozy veut lui aussi montrer son amour pour l'art avec son nouveau livre, Promenades, publié aux éditions Herscher, l'emmenant loin de ses ennuis judiciaires dans lesquels il est actuellement plongé. L'ancien chef d'Etat a pourtant souffert de l'image d'un homme plus proche du publicitaire que de l'artiste. Sur le plateau de C à vous de France 5 le 5 octobre 2021, il se souvient de l'affaire de madame de Lafayette.
"A gauche, le procès en inculture est extraordinaire. Il y a eu une polémique avec Madame de Lafayette. Moi, naïvement, stupidement, je pensais qu'on dirait 'tiens, Sarko, il a lu La Princesse de Clèves'. Et l'immense bataillon de ceux qui ne l'avaient jamais lu m'ont donné des leçons", explique sereinement l'invité politique à Anne-Elisabeth Lemoine. Celle-ci rappelle l'histoire de "Sarkothon", organisé par Le Nouvel Obs pour offrir à Nicolas Sarkozy des livres pour son anniversaire après ses critiques sur le chef d'oeuvre de la littérature. "Dans la prétention, on ne fait pas mieux", réagit l'ex-président. L'animatrice lui demande alors si cette moquerie l'a blessé : "Franchement je les ai plaints. A ce niveau de bêtise, de prétention. Parce que je voudrais que ceux qui nous regardent le comprennent, c'est très important. On a le droit d'aimer, ou de ne pas aimer."
C'est en 2006 que Nicolas Sarkozy avait cité pour la première fois La Princesse de Clèves, en parlant du concours d'attaché d'administration. Le Monde s'est souvenu : "Un sadique ou un imbécile avait mis dans le programme d'interroger les concurrents sur La Princesse de Clèves. Je ne sais pas si cela vous est arrivé de demander à la guichetière ce qu'elle pensait de La Princesse de Clèves. Imaginez un peu le spectacle !" Puis, deux ans après, voulant que soit reconnu le bénévolat par les concours administratifs, il avait précisé : "Car ça vaut autant que de savoir par coeur La Princesse de Clèves. J'ai rien contre, mais... bon, j'avais beaucoup souffert sur elle."
Ami du monde artistique, Nicolas Sarkozy l'est plus que jamais depuis son mariage avec la chanteuse Carla Bruni. D'ailleurs, il s'était rappelé dans Punchline en septembre dernier que le fait de fréquenter une artiste étiquetée à gauche surprenait : "Quand j'avais rencontré Carla, un hiérarque socialiste m'avait dit : 'Moi, je ne pourrais pas tomber amoureux de quelqu'un qui n'est pas de gauche.' Le pauvre, à part être amoureux de lui, il n'a jamais dû être amoureux ce monsieur."