Samedi 21 juillet 2018, Nicolas Sarkozy était convié par Stéphane Boudsocq dans son émission Les Essentiels sur RTL dans laquelle une personnalité se raconte à travers un concert, un livre, un film et une chanson. L'ancien président a choisi le passage de Maxime Le Forestier au Palais des Congrès en 1975, Le Procès de Jeanne d'Arc, de Robert Bresson, sorti en 1953, ou encore Le Livre de ma mère d'Albert Cohen (paru en 1954). Un choix compréhensible quand on sait les liens très forts qui unissaient Nicolas Sarkozy à sa propre mère, la regrettée Andrée Sarkozy, décédée en décembre 2017. Surtout, l'ancien président a parlé de sa chanson préférée... Une chanson de son épouse, Carla Bruni. Un cadeau qui l'émeut énormément.
Un Nicolas Sarkozy ému affiche d'abord un grand sourire pudique et fait de longues pauses entendues dans son récit. C'est ainsi qu'il raconte Le Garçon triste, sa chanson préférée de Carla Bruni : "Un jour je suis rentré à la maison et Carla m'a montré une chanson qu'elle avait écrite, un peu pour moi [pause, grand sourire]. Et j'étais très ému parce que je la trouve magnifique. Elle l'a donnée à Isabelle Boulay, qui est une immense chanteuse, une immense voix. Carla ne l'a jamais enregistrée mais, à trois ou quatre reprises, elle l'a chantée récemment à la fin de son concert et, chaque fois qu'elle l'a chantée, il y a un silence dans la salle... C'est une des plus belles chansons qu'elle a écrites." Nicolas Sarkozy ajoute qu'il l'encourage à l'enregistrer. En attendant, Le Garçon triste est disponible sur l'album En vérité d'Isabelle Boulay paru en 2017...
Stéphane Boudsocq enchaîne en racontant qu'en allant proposer à Nicolas Sarkozy de faire cette émission – en décembre –, il avait été surpris par le nombre de photos ("il y a même des disques d'or") de la chanteuse dans le bureau de l'ancien président. L'intéressé s'en amuse : "D'abord, ce n'est pas une personnalité ordinaire. Elle prend de la place, Carla [pause, grand sourire]. On a eu la chance de se rencontrer il y a bientôt onze ans et je vous demande de le croire, j'aime le travail de l'artiste indépendamment du fait que je sois son mari. J'aime ce qu'elle fait." Il cite Si j'étais elle, écrite pour Julien Clerc, où encore le texte de Déranger les pierres comme exemples de l'immense talent de son épouse. "J'ai la chance d'entendre ses textes en avant-première et pour moi qui vais la voir en concert partout dans le monde le plus souvent possible, je ne m'y habitue pas, je ne m'en lasse pas."
Je ne m'y habitue pas, je ne m'en lasse pas
Chose rare, Nicolas Sarkozy parle de lui-même de ses différences d'opinions politiques avec sa femme : "Je ne citerai pas le nom de cette personne mais je me souviens d'un dirigeant de gauche qui avait dit qu'il ne pourrait pas tomber amoureux de quelqu'un qui n'est pas de gauche. Le pauvre, comme je le plains. Il confond donc ses opinions politiques et ses sentiments." Et non sans un sourire en coin qui en dit long, il ajoute : "Moi, j'aime des tas de gens qui n'ont pas mes idées politiques et je peux moins aimer des tas de gens qui ont mes idées politiques."
À la fin de l'émission, Stéphane Boudsocq diffuse la maquette du Garçon triste telle que Carla l'avait envoyée à Isabelle Boulay. Un joli moment qui touche particulièrement Nicolas Sarkozy avec qui l'artiste a eu la petite Giulia, 6 ans et demi.