Aussi incroyable que cela puisse paraître, Nicolas Vanier, le célèbre aventurier, écrivain et réalisateur français - à qui l'on doit Le Dernier Trappeur (2004) ou encore Belle et Sébastien (2013) - est au coeur de sombres accusations. Le Camp Nicolas Vanier (situé à Vassieux-en-Vercors, dans la Drôme), qui abrite 61 chiens de traîneau, est sous le coup d'un arrêté de fermeture administrative. Animaux amaigris, infestés de puces, les accusations sont graves et les responsables se défilent.
Une première mise en demeure en 2013
Comme l'indique le journal Sud-Ouest, il y a quelques jours, le préfet de la Drôme a signé un arrêté de fermeture administrative du fait d'un manque de gardiennage. Tout a commencé en 2013 après des plaintes d'éleveurs alentours qui accusaient les chiens du Camp Nicolas Vanier d'avoir attaqué des brebis et des agneaux. Un ultimatum avait alors été adressé à Nicolas Vanier par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP), l'obligeant à améliorer les conditions de sécurité de son camp. Après de nouvelles plaintes, lundi 7 juillet, une nouvelle visite des lieux a été organisée afin de vérifier si la nouvelle installation était aux normes. Or, "aucun des travaux n'avait été effectué", précise Didier Lauga, préfet de la Drôme interrogé par France Bleu Drôme Ardèche, qui alors exigé la fermeture pure et simple du lieu.
Des chiens "en état de dénutrition"
Pire encore, Pascale Laroche, présidente de l'association l'Eden Valley Ô secours des Nordiques, a dénoncé sur France TV info l'état de santé effrayant de certains chiens de traîneau. Dix d'entre eux "étaient en état de dénutrition. Quand vous voyez des animaux comme ça, ça vous prend aux tripes", a-t-elle déclaré avant que son association dévoile des photos, pour le moins choquantes, des chiens amaigris.
Comme l'indique toujours France TV info, à la suite de ces terribles accusations, Frédéric Vinson, qui gérait l'activité chiens du Camp Nicolas Vanier, a tenté de se justifier. "Les chiens étaient bien nourris, c'est une histoire de morphologie. Dans la vie, il y a des gros et il y a des maigres", a-t-il lâché en guise d'excuse.
Nicolas Vanier contre-attaque
Quid de Nicolas Vanier ? En déplacement à l'étranger, il a tout de même tenu à s'expliquer. Sur le site de Télé Star, il a fait part de son étonnement : "Il ne s'agit absolument pas de mes chiens. Les miens ne sont pas concernés dans cette histoire. Jamais je n'irais confier même un seul de mes chiens en dehors de chez moi", a-t-il commencé avant de préciser, concernant le camp qui porte son nom : "Ce sont des personnes qui utilisent mon nom mais je ne gère pas du tout l'endroit. (...) Je suis scandalisé par cette affaire autant que les vrais propriétaires des chiens en question. Un communiqué va partir cet après-midi. La préfecture aussi va s'exprimer pour dire que je n'y suis pour rien dans cette triste histoire."
Pourtant, sur le site Internet du Camp Nicolas Vanier, une lettre signée "Nicolas" a été publiée après la fermeture. On peut ainsi lire : "Le Camp qui porte mon nom va fermer ses portes. Cette décision douloureuse était inévitable. Je n'ai jamais dirigé cette structure auquel j'ai apporté mon âme. (...) Le gérant, en accord avec les associés dont je fais partie, a donc pris, la mort dans l'âme, la seule décision qui s'imposait : fermer et déposer le bilan. Pour ma part, je poursuis mes aventures avec mes chiens qui ne sont pas impactés par cette décision sinon qu'ils seront entraînés ailleurs." Une dernière phrase qui contredit donc ses propos sur Télé Star où il affirmait qu'il ne s'agissait pas de ses chiens. Néanmoins, pour sa défense, on sait aujourd'hui que parmi les 61 toutous du camp, 20 appartenaient aux gérants du camp, 30 ont été placés chez des conducteurs de chiens de traîneau et 10 auprès l'association Eden Valley. N'étant pas gérant mais "associé" dans cette affaire, Nicolas Vanier est peut-être de bonne foi, malgré d'apparentes contradictions... Espérons que son communiqué permettra d'y voir un peu plus clair, et un avenir meilleur pour les anciens pensionnaires de ce centre !
Sarah Rahimipour