Presque tout le monde ignore que chaque année, la cérémonie des Oscars s'offre une affiche officielle, et les raisons sont très simples. Attachée au symbole de la célèbre statuette comme Gollum à son précieux anneau, l'Académie ne sait plus comment mettre en scène l'homme doré autrement qu'en objet clinquant et informe.
Dans une étincelle de lumières, l'affiche rappelle une flopée de succès oscarisés qui ponctuent l'histoire du cinéma : Autant en emporte le vent, La mélodie du bonheur, Miss Daisy et son chauffeur, Casablanca, Le Parrain, Forrest Gump et Gladiator. En dehors de Géant, dernier film de James Dean "seulement" récompensé par un Oscar du meilleur réalisateur, chacune de ces oeuvres est restée dans les annales comme le meilleur film de l'année. Mais qu'en est-il de l'absence de Chicago, Le Seigneur des Anneaux, Million dollar baby, Les infiltrés, No country for old men, Slumdog Millionnaire et Le discours d'un Roi, grands vainqueurs de ces dernières années ?
Pour sa 84e édition, la cérémonie des Oscars reste bel et bien accrochée aux classiques. Une décision naturellement liée à la catastrophe de l'année passée, où le numéro de l'hystérique Anne Hathaway et du neurasthénique James Franco n'amusait pas les foules. Deux ans après le triomphe de Hugh Jackman, le choix d'un duo de jeunes acteurs en vogue semblait annoncer un tournant pour cet événement très ancré dans les traditions. Bien qu'inspirée par Metropolis de Fritz Lang (1927), l'affiche de 2011 marquait d'ailleurs les esprits par sa modernité et son abstraction.
Contrairement aux affiches du festival de Cannes qui choisissent chaque année une image forte du cinéma - Monica Vitti, Juliette Binoche, Faye Dunaway -, celles des Oscars n'ont jamais brillé par leur originalité. Un fan de The Dark Knight avait d'ailleurs proposé une excellente alternative à la statuette dorée, détournée dans l'esprit du Jocker.
Également touchée par une vague de polémiques à cause de Brett Ratner, qui a finalement quitté son poste de producteur après avoir tenu des propos homophobes, la cérémonie des Oscars 2012 recentre donc l'attention sur ses grandes réussites, quitte à afficher son détachement par rapport au cinéma moderne.
Après le départ d'Eddie Murphy, Billy Crystal a été choisi pour présenter la soirée le 26 février 2012 à Los Angeles.