Amaigri et malade. C'est ainsi que Patrick Balkany s'est présenté le 11 décembre 2019 lors du premier jour de son procès. Moins vingt kilos sur la balance, dans un pull défraîchi, il se défend à la barre, rapporte Paris Match. Il raconte son père déporté, décoré de la Légion d'honneur, puis le succès... et reconnaît une partie de la fraude (4 millions d'euros) dont il est accusé. À ses côtés, Maître Dieudonné, lui, demande un renvoi en appel en février pour juger les accusations de fraude fiscale et de blanchiment en un seul et même procès. C'est refusé.
Le deuxième jour du procès, le 16 décembre, point de Balkany. Sa femme Isabelle explique cette absence : souffrant déjà d'une tumeur bénigne au dos, le maire de Levallois a besoin d'"examens complémentaires sous anesthésie générale", assure-t-elle. Quatre jours plus tôt, il a été transféré à l'hôpital Cochin au service de gastro-entérologie pour "une grave occlusion intestinale". Il peut se lever, s'habiller ou se coiffer seul, mais c'est à peu près tout. Sa femme estime qu'il restera hospitalisé deux ou trois semaines.
Si sa demande de remise en liberté est refusée, il retournera derrière les barreaux. "La Santé, c'est un palace à côté d'Auschwitz", dit-il. Les journées sont rythmées par les chaînes d'info en continu, les romans de Gérard de Villiers et les visites de son rabbin qui lui ramène quelques douceurs ashkénazes : des cornichons et des carpes farcies.
Mercredi 18 décembre, l'AFP relatait que Patrick et Isabelle Balkany renonçaient à se présenter pour un sixième mandat à la tête de Levallois-Perret. "Le suffrage universel des citoyens français et des électeurs levalloisiens est volontairement confisqué par la justice", s'attristaient-ils dans un tweet de l'épouse de l'édile.
Le parquet a requis quatre ans de prison contre Patrick Balkany, quatre ans dont deux avec sursis contre sa femme et surtout dix ans d'inéligibilité contre les deux avec "exécution provisoire". Le délibéré est prévu pour le 4 mars.