Yves Calvi recevait vendredi 21 janvier au matin le journaliste Philippe Bouvard, à l'occasion de la sortie de son ouvrage-confessions Ma vie d'avant, ma vie d'après, édité chez Flammarion. L'animateur de l'émission Les Grosses Têtes depuis plus de 30 ans, qui a sorti en 2009 Je suis mort et alors ?, y raconte sa jeunesse, rythmée par les disputes de ses parents et ses nombreux renvois scolaires, ainsi que son parcours professionnel.
Celui qui se décrit comme un "humoraliste : c'est-à-dire quelqu'un qui essaye de mélanger l'humour et la morale", a évoqué le fait que la possibilité qu'il se présente à l'Académie française avait été sérieusement envisagée, mais abandonnée. "Pour ne pas m'avoir, ils ont fixé très prudemment la limite à 75 ans. Et puis, je suis suffisamment ridicule sans bicorne et sans épée", a-t-il déclaré en souriant.
Concernant ses souvenirs d'enfance, durant laquelle il avait pourtant tout pour être heureux, il a révélé : "J'étais malheureux parce que j'avais des parents que j'adorais et qui s'adoraient, mais qui ne cessaient de se disputer. Tous les soirs, tous les jours, avec des menaces de divorce (...) Tous les soirs, je montais me coucher en larmes".
A propos de ses déclarations privées, qui arrivent tard dans sa carrière de personnalité publique, Philippe Bouvard a révélé sa devise : "J'ai fait un serment de journaliste qui n'existe pas, sinon dans la conscience de certains d'entre nous, et qui consiste à dire : 'Tu seras journaliste et tu parleras des autres'. Et puis à 82 ans, j'ai pensé que je pouvais parler de moi".
Avec humour, il a révélé avoir échoué trois fois au bac, s'être fait renvoyer de douze lycées, ajoutant : "J'ai fini par me passer de diplôme, à une époque où on pouvait s'en passer !"
Pour conclure, Yves Calvi cite la page 182 de l'ouvrage, durant laquelle le présentateur relate que les débuts de sa sexualité "se sont déroulés uniquement sous le signe de la mixité". "C'est l'histoire de tous les adolescents de cette époque. Je pense qu'aujourd'hui, l'apprentissage est plus facile, qu'il est vu d'un oeil plus tolérant par la société. Je suis devenu adolescent à une époque où le sexe était complètement tabou. On n'en parlait pas, on n'y touchait pas, on ne pouvait pas aller dans un hôtel avec une jeune personne du sexe opposé. On pouvait absolument pas se familiariser avec l'éducation sexuelle et donc on en était réduit à comparer son anatomie avec des anatomies qui ressemblent étrangement à la sienne. (...) Du plaisir solitaire (...) aux rencontres avec les petits copains du même sexe !".
Découvrez l'interview de Philippe Bouvard (qui a rendu hommage cet après-midi à son ami Jean Dutourd) en cliquant sur ce lien .