Le 7 janvier 2015, la capitale est frappée par un attentat qui vise le siège du journal Charlie Hebdo Au total, douze victimes perdent la vie, dont huit parmi les membres de la rédaction. Les dessinateurs Cabu, Charb, Tignous, Honoré et Wolinski meurent sous les balles des terroristes, ainsi que Bernard Maris, économiste et chroniqueur, Mustapha Ourrad, correcteur, et Elsa Cayat, psychanalyste et chroniqueuse. Simon Fieschi, l'ancien webmaster gravement blessé lors de la tuerie, est décédé le 17 octobre 2024. De son côté, Coco, qui était également présente au moment ce jour-là, est en vie mais rongée par la culpabilité.
Dix ans après cette terrible attaque, le journal satirique poursuit son combat pour la liberté d'expression. Bien qu'après l'attentat, les ventes ont explosé (huit millions d'exemplaires vendus pour le numéro des survivants), au fil des années, celles-ci ont nettement baissé. Aujourd'hui, les ventes de Charlie Hebdo tournent autour de 50 000 exemplaires par numéro, répartis entre 30 000 abonnements et de 18 000 à 20 000 ventes en kiosque, soit deux fois moins qu’en 2017, selon nos confrères et consœurs du Figaro.
Mais la bonne nouvelle, c'est que malgré cette baisse drastique des ventes, l'état économique du journal est rassurant. Toujours selon Le Figaro, "Depuis 2019, son chiffre d’affaires s’est stabilisé autour de 8 millions d’euros par an, davantage que les revenus engrangés avant les attentats, environ 5 millions d’euros par an". Le journal a même connu une hausse en 2023, et cette tendance semble se confirmer pour l'année 2024. De plus, Charlie Hebdo profite d'un avantage de taille : une réserve comprise en 15 et 20 millions d'euros destinée à pérenniser le journal. Cette somme colossale, la rédaction l'a doit à Julien Serignac, directeur général de 2017 à 2022.
Dix ans après l'attentat, la rédaction de Charlie Hebdo s'est reconsolidée et compte aujourd’hui dix-neuf journalistes et une vingtaine de pigistes. Mais pour ne pas retomber dans l'horreur, le journal a dû investir des millions dans la sécurisation des lieux. Au total, ces frais s'élèvent à environ 1,5 million d’euros par an. Le triste prix à payer pour se protéger de la menace extérieure. Aujourd'hui, le bâtiment dont l'adresse est tenue secrète est ultra-sécurisé.