Le 25 novembre 2019, deux hélicoptères engagés dans une mission de combat contre des djihadistes sont entrés en collision au Mali, avec à leurs bords treize soldats français. Tous sont morts sur le coup. Parmi les victimes figure Pierre-Emmanuel Bockel, un jeune homme de 28 ans lieutenant du 5e Régiment d'hélicoptères de combat de Pau et fils de l'ancien ministre et sénateur centriste français Jean-Marie Bockel.
Juste après l'annonce de la mort des 13 militaires de l'opération Barkhane, Jean-Marie Bockel a rendu hommage à son fils sur BFMTV. Il a notamment révélé que son fils allait prochainement devenir papa puisque sa fiancée attend leur premier enfant. "C'était quelqu'un qui était passé par le scoutisme, avec des engagements très tôt, et depuis quelques temps il avait une fiancée, qui attend d'ailleurs un bébé de lui", avait-il déclaré. Cette fiancée se prénomme Anne et témoigne pour la première fois.
Anne a accepté de s'exprimer auprès de Paris Match, des confidences poignantes à lire dans le numéro du 4 décembre 2019. La jeune femme décrit Pierre-Emmanuel Bockel comme un homme "discret, pudique et humble". "Je ne trouverai jamais les mots assez justes pour dire à quel point il était merveilleux", ajoute-t-elle.
Le jour où son fiancé a été tué n'était pas un jour comme les autres. "Je suis enceinte de cinq mois et le jour où Pierre est mort, j'avais rendez-vous chez le médecin pour ma deuxième échographie, confie-t-elle. Je devais mettre la photo dans le colis que je lui préparais pour Noël. C'était ma surprise. Pour qu'il puisse découvrir notre premier enfant." La future maman révèle qu'il s'agit d'un garçon "qui verra le jour au printemps". Le couple n'avait pas encore réfléchit à un prénom.
Lui jamais sans moi. Lui jamais sans moi
La fiancée de Pierre-Emmanuel Bockel revient ensuite sur leur rencontre, "grâce à [son] travail dans l'immobilier". "A la fin de 2016, il devait s'installer à Pau pour être proche de la base du 5e RHC", explique-t-elle. Anne a mis du temps à comprendre que le militaire était sous son charme. Ils ont d'abord été amis avant de devenir amants. "Nous avons pris notre temps. Mais je ne le regrette pas une seule seconde. Nos liens se sont renforcés. Ils étaient très solides. Nous habitions dans une petite maison. Quand il était là, on faisait les choses du quotidien tous les deux. Lui jamais sans moi. Lui jamais sans moi", se souvient-elle.
Puis est venu le temps de l'engagement et des fiançailles. Anne et P.-E., comme tout le monde le surnommait, devaient se marier "en août" et avaient fêté leurs fiançailles avec un voyage à Bilbao, en Espagne.
Face à ce terrible drame, Anne se dit "bien entourée". "Ma famille et mes amis sont ici à Bordeaux. Et les Bockel me soutiennent beaucoup. Eux aussi se demandent que ce que Pierre faisait dans l'armée", partage-t-elle. C'est à leurs côtés qu'elle a assisté à la cérémonie hommage organisée le 2 décembre dernier aux Invalides, en présence d'Emmanuel Macron et de son épouse Brigitte.
L'intégralité du témoignage d'Anne, fiancée de Pierre-Emmanuel Bockel, est à retrouver dans Paris Match en kiosque le 4 décembre 2019.