Lundi 25 novembre, 13 militaires français ont été tués dans la collision entre un hélicoptère de combat Tigre et un Cougar de transport de commandos lors d'une opération contre des jihadistes, au Mali. Les corps ont été rapatriés à l'occasion d'une cérémonie d'hommages, lundi 2 décembre 2019 à Paris.
Le président Emmanuel Macron a pris part au cortège ayant traversé le pont Alexandre III sous un beau soleil de fin d'automne et devant les yeux d'une foule silencieuse et recueillie composée d'anonymes, militaires ou d'anciens combattants tenant des drapeaux tricolores. Les voitures, escortées de motards, ont ensuite rejoint la cour des Invalides pour une cérémonie réunissant 2500 personnes dont les familles des victimes et de nombreux responsables politiques. Les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande étaient présents tout comme l'actuel président malien Ibrahim Boubacar Keita. On a aussi noté la présence du sénateur Jean-Marie Bockel qui a perdu son fils Pierre.
Emmanuel Macron est apparu main dans la main avec sa femme la première dame Brigitte Macron, tous deux les mines fermées. Le couple présidentiel a pu se recueillir devant une image forte : celle des cercueils drapés des couleurs nationales portés par les camarades des soldats tués, au son des tambours. Les 13 soldats décédés, tous officiers et sous-officiers, servaient au 5e régiment d'hélicoptères de combat (5e RHC), au 4e régiment de chasseurs (4e RCH), au 93e régiment d'artillerie de montagne (93e RAM) et à la Légion étrangère, tous représentés à la cérémonie.
Je m'incline devant leur sacrifice
Emmanuel Macron a égrené un à un leurs noms et leurs parcours, le ton grave, saluant le "courage" et les "qualités humaines" de ces hommes qui ont trouvé la mort dans la collision accidentelle de deux hélicoptères lors d'une opération de combat, dans le nord-est du Mali. "Je m'incline devant leur sacrifice", "ils sont morts pour nous tous. Ils sont morts en opération, pour la France, pour la protection des peuples du Sahel, pour la sécurité de leurs compatriotes et pour la liberté du monde, pour nous tous qui sommes là. (...) Leur engagement profond, modeste et discret n'est rendu public que par le sacrifice ultime, loin du fracas des mots inutiles", a-t-il déclaré.
Tous ont été faits Chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume. La Sonnerie aux morts a ensuite retenti tandis que les cercueils étaient portés hors de la cour, suivis par les membres des familles dont certains s'étaient enlacés, les yeux rougis. Les militaires doivent être inhumés cette semaine dans des funérailles distinctes. Une cérémonie est notamment prévue à Pau (sud-ouest) mardi 3 décembre, sur la base qui a perdu dans le drame sept de ses soldats.
Thomas Montet