Gérard Depardieu, qui devrait donner la réplique à la superbe Louise Bourgoin dans la prochaine oeuvre de Jean-Paul Rappeneau, vient d'accorder son soutien à l'homme politique Georges Frêche, dans la polémique déclenchée suite à un dérapage verbal dont Laurent Fabius a été victime.
Souvenez-vous, il y a peu de temps, le président du conseil régional de Languedoc-Roussillon avait déclaré, en parlant de l'ancien premier ministre : "Si j'étais en Haute-Normandie, je ne sais pas si je voterais Fabius. Je m'interrogerais. Ce mec me pose problème. Il a une tronche pas catholique. Mais ça fait rien, peut-être que je voterais pour lui, mais j'y réfléchirais à deux fois."
Alors que Martine Aubry, a déclaré hier lors d'un rassemblement, qu'entre le Parti Socialiste et Georges Frêche, c'était "fini", Gérard Depardieu a quant à lui adressé une lettre d'appui à celui dont les propos ont choqués bon nombre de personnes. Rendus publics avec son autorisation, les écrits du célèbre acteur rappelaient combien "Georges Frêche est bien plus vrai et bien plus sympathique que Martine Aubry et compagnie !".
"Qu'on lui foute la paix, il a grandement fait pour la Région Languedoc-Roussillon et Montpellier, qu'on le laisse poursuivre sa tâche", a ajouté le père de Julie et de feu Guillaume Depardieu.
Dans son courrier, il a donné un exemple : "Combien de fois ai-je entendu dire, dans mon dos, peut-être parce que mon père buvait, que nous habitions un quartier pauvre et qu'il vendait le quotidien L'Humanité, alors qu'il ne savait ni lire ni écrire, que cette famille 'n'a pas l'air très catholique ?' Combien de fois ai-je entendu dire des calembours sur les politiques..."
"Le talentueux pamphlétaire Stéphane Guillon ne dit-il pas, sur France Inter, des choses encore plus énormes que la fameuse expression proustienne usitée dans notre langue par tous et par Georges Frêche ?" a-t-il conclu.
L'homme politique et Gérard Depardieu se connaissent depuis quelques années maintenant. Ils étaient apparus ensemble lors du festival de musique classique de Radio France, à la cathédrale de Montpellier, en juillet 2006. Le comédien, également grand amateur de vin, est devenu un ambassadeur des vins du sud de la France, avec le soutien du conseil régional.
Notez que suite à une demande de Martine Aubry, le bureau national du PS "prendra une décision mardi" sur sa proposition de présenter en Languedoc-Roussillon, face à Georges Frêche, une liste conduite par la maire PS de Montpellier Hélène Mandroux. "Cette décision est ferme et définitive".
Bien sûr, la phrase de Georges Frêche prise au sens politique donne une impression de relents antisémites qui est insupportable, mais c'est également une expression extrémement populaire que tout un chacun a dit, au moins une fois dans le language courant comme pour une nourriture trop importante on entend très souvent : "C'est de l'étouffe-chrétien"... doit-on tout prendre au pied de la lettre ?
Retrouvez ci-dessous le communiqué officiel de Gérard Depardieu :
COMMUNIQUE DE GERARD DEPARDIEU
" Je suis loin de la politique , je n'ai jamais été éduqué à voter.
Mais Georges Frêche est bien plus vrai et bien plus sympathique que Martine Aubry et
compagnie !
Qu'on lui foute la paix , il a grandement fait pour la Région Languedoc-Roussillon et
Montpellier, qu'on le laisse poursuivre sa tâche.
Combien de fois ai-je entendu dire, dans mon dos, peut-être parce que mon père buvait, que
nous habitions un quartier pauvre et qu'il vendait le quotidien "L'Humanité", alors qu'il ne
savait ni lire ni écrire, que cette famille " n'a pas l'air très catholique " ?
Combien de fois ai-je entendu dire des calembours sur les politiques...
Le talentueux pamphlétaire Stéphane Guillon ne dit-il pas, sur France Inter, des choses
encore plus énormes que la fameuse expression proustienne usitée dans notre langue par
tous et par Georges Frêche ?
Voyez-vous , je suis spectateur de mes contemporains, et Frêche est un homme qui, comme
Cyrano de Bergerac , dit :
"Quant à moi , je marche , avec sur moi , sans rien qui ne reluise , empanaché
d'indépendance et de franchise. " "
Gérard Depardieu, le dimanche 31 janvier 2010