Beaucoup de choses ont été dites sur le prochain long métrage de Quentin Tarantino, Django Unchained. Un film ambitieux, dont la production fut émaillée de plusieurs défections, un budget dépassé et une date de sortie repoussée. A l'image de l'active – et presque étouffante – promotion autour du film, Django Unchained sera bien dans nos salles le 16 janvier 2013. Et à vrai dire, on s'en lèche déjà les babines, vu le storytelling de base - le parcours d'un chasseur de primes allemand et d'un homme noir pour retrouver la femme de ce dernier, retenue esclave par le propriétaire d'une plantation – et le casting extrêmement alléchant avec Leonardo DiCaprio, Christoph Waltz ou encore Jamie Foxx. Pourtant, Quentin Tarantino s'est fait discret. Dans une longue interview consacrée à Playboy, il revient sur la production de Django Unchained et ses quelques détails croustillants, ainsi que sur son avenir.
Avant Jamie Foxx, Tarantino a enchaîné Will Smith
Il y a eu une sorte de coup de foudre lorsque Quentin Tarantino rencontra Jamie Foxx pour le rôle principal de Django. Mais bien avant ce choix, Quentin Tarantino avait d'autres noms en tête. Notamment celui de Will Smith, avec qui il dit "avoir passé du temps lors du tournage de Men in Black III à New York". Hélas et pour de nombreuses raisons, Will Smith n'a pu s'engager sur le Tarantino et finira avec le réalisteur M. Night Shyamalan. Alors des noms vont circuler. Idris Elba (Thor), Chris Tucker (Rush Hour), Terrence Howard (Iron Man) et M.K Williams (Boardwalk Empire) vont s'intéresser de près au projet. Selon Tarantino, il était prêt à les mettre à l'épreuve. Jusqu'à ce qu'il rencontre Foxx et réalise ainsi qu'il n'avait "pas besoin de tout cela". L'amour selon Quentin.
Leonardo DiCaprio n'était pas désiré
On le sait difficile à gérer sur un plateau de tournage, et ce n'était pourtant pas la raison qui pousse Tarantino à dire que, oui, Leo n'était pas désiré. En réalité, le réalisateur de Kill Bill avait pensé ce rôle pour un tout autre acteur. "Je ne veux pas dire qui, mais lorsque j'ai terminé le script, j'ai réalisé que j'avais un problème : Je pensais à quelqu'un sans me rendre compte que je pensais à ces personnages il y a vingt ans", avoue-t-il. La surprise du chef sera donc de convier DiCaprio à un rôle déroutant et presque à contre-emploi de ce que l'acteur est habitué à offrir au cinéma.
Quentin Tarantino, drogué pour mieux écrire
Si Tarantino est un réalisateur trop "cool", ce n'est peut-être pas que le fruit du hasard ou d'un quelconque don inné. Enfin pas que. Quentin Tarantino avoue que des substances illicites peuvent l'inspirer. "Tu fumes un joint, tu mets de la bonne musique, tu l'écoutes et tu te sens monter avec quelques bonnes idées", dit-il, avant d'ajouter qu'il "n'a pas besoin de shit pour écrire", mais que c'est quelque chose de cool.
Il refuse d'être "un vieux réalisateur"
C'est que notre grand prêtre du cinéma d'exploitation pourrait dans un avenir proche arrêter de réaliser. Pire, Quentin Tarantino serait gérascophobe : comme Peter Pan, il a peur de la vieillesse. "Je ne veux juste pas être un vieux metteur en scène", confie-t-il. Pour lui, les vieux réalisateurs ne s'arrangent pas avec le temps qui passe. "Très souvent, les pires films de leur filmographie sont les quatre derniers", avance-t-il. On ne sait s'il pensait à Steven Spielberg, Clint Eastwood ou Martin Scorsese, mais Tarantino le dit, il ne veut pas qu'un "mauvais film viennent emmerder les trois bons" de sa filmographie. Si on excepte les segments et l'invitation en guest dans Sin City, Tarantino a déjà dirigé huit longs métrages. Il a également annoncé un troisième volume pour Kill Bill. Pour lui, s'arrêter à 10 relève du "bon bilan artistique".