R. Kelly : Humiliée, affamée, violée... Le récit glaçant d'une ex-conquête
Publié le 24 octobre 2017 à 23:43
Par Sarah L.
Kitti Jones a fréquenté la star entre 2011 et 2013. Aujourd'hui, elle témoigne.
R Kelly - Soiree "American Music Awards 2013" a Los Angeles, le 24 novembre 2013. R Kelly - Soiree "American Music Awards 2013" a Los Angeles, le 24 novembre 2013.© BestImage
Kitti Jones affirme avoir partagé le quotidien de R. Kelly entre 2011 et 2013. Maltraitée, physiquement et émotionnellement abusée, elle a raconté son calvaire dans un long entretien accordé au magazine Rolling Stones (octobre 2017).
R. Kelly - Soiree "Z100's Jingle Ball 2013" au Madison Square Garden a New York. Le 13 decembre 2013.
Kitti Jones affirme avoir partagé le quotidien de R. Kelly entre 2011 et 2013. Maltraitée, physiquement et émotionnellement abusée, elle a raconté son calvaire dans un long entretien accordé au magazine Rolling Stones (octobre 2017).
R. Kelly lors de son arrivée dans l'émission "Good Morning America" à New York, le 21 décembre 2015
Kitti Jones affirme avoir partagé le quotidien de R. Kelly entre 2011 et 2013. Maltraitée, physiquement et émotionnellement abusée, elle a raconté son calvaire dans un long entretien accordé au magazine Rolling Stones (octobre 2017).
R. Kelly - Soiree "Z100's Jingle Ball 2013" au Madison Square Garden a New York. Le 13 decembre 2013.
Kitti Jones affirme avoir partagé le quotidien de R. Kelly entre 2011 et 2013. Maltraitée, physiquement et émotionnellement abusée, elle a raconté son calvaire dans un long entretien accordé au magazine Rolling Stones (octobre 2017).
R Kelly - Cérémonie des "Soul Train Music Awards" à la Nouvelle-Orléans, le 6 novembre 2015.
R. Kelly quittant le tribunal de Chicago après son procès pour pédophilie en 2008. Il avait été acquitté, faute de preuves.
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Trois mois après la publication d'une enquête édifiante menée par le site Buzzfeed, dans laquelle R. Kelly ("gourou" à la tête de sa propre "secte") était accusé d'exercer une domination psychologique et sexuelle sur plusieurs jeunes femmes (dont certaines seraient à peine âgées d'une vingtaine d'années), un nouveau témoignage glaçant a été recueilli lundi 23 octobre par le magazine Rolling Stone.

Appelle-moi papa

Après le terrible récit de Jerhonda Pace qui a accusé la star de viol, c'est au tour de Kitti Jones de partager sa douloureuse expérience. Originaire du Texas, cette DJ, maman d'un garçon, venait de divorcer lorsqu'elle a rencontré R. Kelly pour la première fois en juin 2011 à l'issue d'un concert à Dallas. Vingt ans qu'elle suivait de près la carrière de son idole qu'elle rêvait de rencontrer. Comme de nombreuses groupies, Kitti Jones s'est fait remarquer en allant voir R. Kelly à la fin de son show. Comme toutes les autres, il lui a donné son numéro de téléphone sur un bout de papier, l'encourageant à lui envoyer un texto. Dès le premier échange, le chanteur s'est montré clair : "Appelle-moi 'papa'", lui a-t-il ordonné, l'interdisant de l'appeler par son vrai prénom, Rob. Cette première rencontre avec R. Kelly signa le début de deux années de descente aux enfers pour Kitti Jones. Des mois "d'abus physique, de contraintes sexuelles, de manipulations émotionnelles et de règles draconiennes qui dictaient presque chaque aspect de sa vie", décrit Rolling Stone.

Celle qui fut complètement sous la coupe de son idole admet avoir eu des "sentiments compliqués" à son égard. Heureuse d'attirer son attention dans un premier temps, Kitti Jones pensait pouvoir occuper une place privilégiée dans sa vie. Dans cette optique, elle décida en novembre 2011 de quitter son travail pour s'installer chez lui à Chicago, à sa demande. Elle était à l'époque "célibataire, solitaire et son fils vivait en Europe avec son ex-mari", alors elle a saisi l'opportunité. Là-bas, elle a fini par découvrir le quotidien infernal d'un homme manipulateur, violent et agressif qui ne se cachait pas d'avoir plusieurs "petites amies" qui vivaient toutes dans ses différentes propriétés et studios. L'existence de ce harem, décrit pour la première fois en juillet dans Buzzfeed, est donc confirmé aujourd'hui par Kitti Jones.

Humiliée, frappée et affamée

Peu de temps après son emménagement, Kitti Jones a déchanté. Dans son récit, elle a affirmé qu'elle avait été frappée des dizaines de fois et qu'elle avait été forcée à plusieurs reprises d'avoir des rapports sexuels avec d'autres jeunes femmes face à R. Kelly. Si elle refusait d'exécuter l'un de ses ordres, Kitti Jones pouvait être enfermée et privée de nourriture pendant plusieurs heures, le plus long ayant été "deux jours et demi". "On ne peut pas lui dire non parce qu'on se fait punir. On finit par être paralysé par la situation. Les choses qu'il force à faire aux autres et à lui-même sont tellement traumatisantes", a-t-elle déclaré. Kitti Jones a également confirmé ce que plusieurs victimes ont déjà confié, à savoir que R. Kelly "filme tout ce qu'il fait". "Parfois, il nous force à regarder ce qu'il a fait à d'autres filles. Il se masturbait en regardant ces vidéos et il nous forçait ensuite à lui faire une fellation pendant qu'il regardait ce qu'il a fait à quelqu'un d'autre sur son iPad", a-t-elle ajouté.

Humiliée, frappée, affamée, violée et séquestrée, Kitti Jones a pensé au suicide lors de son séjour chez R. Kelly. C'est finalement en septembre 2013 qu'elle a pris son courage à deux mains pour s'échapper des griffes de la star américaine, prétextant qu'elle devait rendre visite à son fils temporairement de passage à Dallas. "J'étais épuisée de tout. 'Tant pis de ce que les gens vont penser. Il faut que tu bouges tes fesses à la maison'", s'est-elle dit.

Il pense vraiment qu'il m'a fait une faveur

Si Kitti Jones a accepté de livrer son témoignage aujourd'hui, c'est parce qu'elle n'a plus peur de son bourreau et qu'elle souhaite avant tout aider les autres femmes tombées sous sa coupe, poussée par les révélations de l'enquête de Buzzfeed. La dernière fois qu'elle a eu un contact avec R. Kelly, c'était en mai dernier lors d'une conversation téléphonique. "Il m'a dit : 'Si quelqu'un vient te voir pour te demander comment je t'ai traitée, tu ne peux pas dire que je ne t'ai pas bien traitée... Tu avais un toit au-dessus de la tête. Je t'emmenais faire du shopping. Tu ne dois pas dire que j'étais un monstre comme d'autres le disent'. J'étais tellement effrayée lorsqu'il me parlait. Je me suis dit : 'Ce type pense vraiment qu'il m'a fait une faveur'. Il ne voit pas tout l'aspect sexuel et flippant qui détruit les gens", a-t-elle conclu.

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