L'enseignant en philosophie et animateur qui officie sur Europe 1, Raphaël Enthoven, avait rapidement pris la parole sur Twitter pour défendre son fils Aurélien, né de son couple avec Carla Bruni-Sarkozy, lorsque le youtubeur de 16 ans a été la cible de violentes attaques sur les réseaux sociaux après la diffusion de sa vidéo sur sa chaîne M – Gigantoraptor dans laquelle il traitait du racisme. Cette fois, le philosophe s'est exprimé plus longuement sur le plateau de C l'hebdo sur France 5 le samedi 17 mars, interrogé par Ali Baddou.
Le présentateur a ainsi notamment interrogé son invité sur sa colère : Raphaël Enthoven est un philosophe qui cherche à analyser la pensée et prendre du recul, mais comment réagir lorsqu'on s'attaque à son fils, à sa chair ? "Je vous ai rarement vu aussi énervé", lui dit Ali Baddou qui rappelle qu'il est aussi un pratiquant d'arts martiaux. Si l'intellectuel a admis que son tweet sous-entendait des menaces – celle de l'application de la justice sur ceux qui ont insulté son enfant –, il a montré beaucoup de self control pour ne pas se laisser emporter par sa colère :
"Ce qui l'emporte dans ces cas-là, c'est la conversion de la colère en mécanisme, en machine de guerre. Et encore une fois, je suis content de pouvoir le dire ici, Aurélien n'avait pas besoin de moi", explique Raphaël Enthoven. En effet, son garçon s'est parfaitement expliqué sur le plateau de Quotidien, recevant rapidement l'admiration de sa maman, fière de voir son fils s'exprimer aussi posément, des éloges évidemment partagés par son père. "L'autre chose intéressante, ajoute le philosophe, c'est quelle meilleure façon de comprendre ce que Sartre disait – 'si le Juif n'existait pas, l'antisémite l'inventerait' – un jeune homme, qui ne se sent pas juif et d'un coup se retrouve avec une étoile jaune collée, comprend immédiatement cette phrase. Il aurait pu l'apprendre d'une autre manière, mais ça permet de comprendre les choses."
Lors de son passage sur le plateau de Quotidien, Aurélien Enthoven avait précisé que ses parents avaient déposé plainte contre les internautes ayant laissé des commentaires haineux et racistes. "Normalement, on devrait pouvoir retrouver l'adresse IP de ces personnes-là pour qu'elles soient punies pour injures envers mineur et qui plus est avec facteur aggravant à caractère raciste", avait-il lancé.
Le débat se poursuit avec la question de la journaliste Emilie Tran Nguyen : la médiatisation des attaques du jeune youtubeur auraient-elles été aussi fortes s'il n'avait pas été le fils de l'ex-star des podiums et épouse de l'ancien président et du célèbre intellectuel ? Raphaël Enthoven, hésitant, estime toutefois que d'autres victimes de lynchage sur les réseaux sociaux ont été aussi sous les feux des projecteurs.