Elle est sans doute la joueuse la plus endettée du circuit. Et Camila Giorgi, qui occupe la cinquantième place mondiale, ne semble pas vouloir rembourser ses dettes. La classe à l'italienne, diront certains - mais peut-être pas ses créanciers.
Pourtant à en croire le site internet de la WTA qui comptabilise les gains de ses joueuses, la jeune Italienne de 23 ans aperçue l'an passé au dîner des joueurs aurait déjà accumulé 819 476 dollars, sans compter le prize-money de Roland-Garros, qui devrait lui rapporter 57 000 dollars de plus après sa défaite au second tour face à Svetlana Kuznetsova (7-6, 6-3).
Alors comment Camila Giorgi peut-elle être endettée à ce point ? Le Monde, qui dévoile l'histoire cachée de cette jolie Italienne, raconte notamment comment en mars dernier, alors qu'elle disputait le Masters d'Indian Wells, elle avait dû faire face à la presse US qui lui demandait comment et quand elle comptait rembourser ses dettes. "Je n'ai pas envie de parler de cela, répondait-elle aux journalistes. Je joue un tournoi, donc je ne pense pas à ça."
Une réaction légèrement irritée, deux mois après la publication d'un article dans Sports Illustrated qui révélait l'ampleur des emprunts contractés par la jeune femme, qu'elle n'a à ce jour toujours pas remboursés. Pour la plupart, il s'agit de personnes privées, convaincues du potentiel de Camila Giorgi et souhaitant l'aider dans son accession au monde professionnel.
Le Monde écrit, s'appuyant sur l'enquête de Sports Illustrated, que la prometteuse joueuse et son père Sergio, débarqués en 2010 aux États-Unis dans l'espoir de trouver une structure ou un mécène capable d'accompagner Camila vers les sommets, se sont fait "une spécialité de gratter des dollars à droite à gauche avant de disparaître dans la nature".
Alors qu'elle n'a que 18 ans, un riche couple du Connecticut la finance en échange d'un pourcentage sur ses futurs revenus. Ils attendent toujours, malgré ses 820 000 dollars en banque, les Giorgi père et fille ayant rompu le contrat au bout d'un an. En 2011, alors qu'elle continue sa progression et vient d'entrer dans les 200 meilleures joueuses mondiales, Camila Giorgi souhaite disputer le prestigieux tournoi de Wimbledon. Problème, les billets sont chers...
Un entraîneur ami de la famille convainc la mère d'un de ses élèves de payer le billet, à condition d'être remboursée. Malgré son élimination au premier tour du prestigieux tournoi londonien, l'Italienne empoche 18 000 dollars. De quoi rembourser un billet, mais elle ne le fera jamais. Et la généreuse maman n'aura même pas le droit à un mot de remerciements.
Et visiblement, Camila Giorgi et son père n'ont pas l'intention de s'arrêter là. En février 2012, Dominic Owen, coach pro de tennis en Floride, avance 10 000 dollars à la famille. Qu'il ne reverra pas. Quelques mois plus tard, en avril 2012, Todd Andrews, directeur d'un tournoi local, arrive à convaincre quelques entrepreneurs locaux de financer une campagne européenne de la jeune joueuse à hauteur de 27 000 dollars. Camila Giorgi disputera lors de cette tournée le tournoi de Wimbledon et atteindra les huitièmes de finale, encaissant 115 000 dollars. Là encore, personne n'a été remboursé. Enfin, Le Monde rapporte le cas de Pablo Arraya, ancien joueur péruvien, qui en janvier 2013 met à disposition de la joueuse les installations de son académie de Floride. "Vous me paierez quand vous le pourrez", lâche-t-il, persuadé que l'Italienne est promise à un bel avenir au vu de son talent. Un an plus tard et alors qu'elle approche le million d'euros de gains, Camila Giorgi n'a toujours pas donné signe de vie.
La rançon du succès... Enfin, surtout pour elle.