C'est une intrigue plus que bollywoodienne ! Entraînée bien magré elle dans un sulfureux triangle amoureux, la championne de tennis indienne Sania Mirza, actuellement 90e au classement WTA, n'en démord pas : bien que furieuse face à une situation bien inconfortable, elle est heureuse avec Shoaib Malik, ancien capitaine de l'équipe de cricket du Pakistan - autant dire une superstar, vu l'importance de la discipline pour le pays -, et martèle que leur mariage, prévu le 15 avril, aura bien lieu.
Si, vu de France, l'affaire peut sembler anecdotique, elle prend au Moyen-Orient des proportions colossales : rien que le background géopolitique des relations entre l'Inde et le Pakistan prête à imaginer l'importance d'une union heureuse entre la première Indienne de l'histoire titrée sur le circuit WTA et l'ancien meneur pakistanais.
Le problème : le futur mari... n'est pour l'heure pas divorcé de sa précédente épouse. Dimanche dernier, une Indienne du nom de Ayesha Siddiqui a porté plainte contre Shoaib Malik pour "harcèlement, tromperie, et intimidation criminelle", affirmant l'avoir épousé par téléphone en 2002 ! Un mariage que... confirme l'intéressé, qui s'est vu interroger longuement et confisquer son passeport (avec interdiction de quitter le territoire) alors qu'il s'est réfugié dans la capitale d'Andhra Pradesh chez sa nouvelle fiancée.
Selon la version de Shoaib, qui confirme qu'il a épousé Ayesha par téléphone (faute, à l'époque, de pouvoir obtenir un visa pour qu'elle le rejoigne au Pakistan), il aurait été trompé par la famille de la jeune femme. Rencontrée sur Internet, celle-ci l'aurait dupé en lui adressant des photos censées être d'elle... et qui ne l'étaient pas, et c'est sous la pression de sa famille qu'il l'aurait épousée, dénonçant le mariage après avoir découvert la tromperie. Ayesha Siddiqi, de son côté, affirme que Shoaib Malik aurait souhaiter étouffer cette union et l'aurait menacée : l'Hindustan Times rapporte même qu'il aurait cherché à acheter son silence. Désormais, elle souhaite obtenir le divorce, mais aussi... des réparations.
Le scandale marital a des dommages collatéraux considérables : s'il est devenu la principale attraction des recherches Google au Moyen-Orient ces derniers jours, une fausse sextape (vraiment pornographique, mais n'impliquant absolument pas Shoaib et Sania) n'a pas tardé à émerger. Plus grave encore : le différend alimente les querelles entre les deux pays, et éclabousse la tenniswoman. Vincent Fagot rapportait il y a quelques jours pour Le Monde : "en Inde, le parti nationaliste extrémiste Shiv Sena, a accusé Sania Mirza de "ne montrer aucun respect pour toutes les femmes de ce pays [...]. Elle n'est plus indienne, si elle l'avait vraiment été au fond de son coeur, elle n'épouserait pas un Pakistanais"."
Une poudrière à surveiller jusqu'au 15 avril...