L'adage dit jamais deux sans trois, mais la couronne d'Espagne va peut-être devoir s'activer pour éviter que le compteur passe à quatre... Pour la troisième fois en à peine quatre mois, un avion convoyant un membre de la famille royale dans le cadre d'une activité officielle a été victime d'une avarie. Après le prince héritier Felipe par deux fois, c'était au tour de sa mère la reine Sofia de connaître une escale inopinée, dans la nuit de vendredi à samedi.
Sur le vol du retour du Guatemala, où l'épouse du roi Juan Carlos Ier d'Espagne s'était rendue en visite officielle du 18 au 21 mars dans le cadre des actions sur place de l'agence espagnole pour la coopération pour le développement international en vue d'éradiquer la pauvreté, elle a été retardée "pendant un peu plus d'une heure par une légère avarie", a fait savoir la Maison royale. Laquelle s'est bien gardée de préciser si l'Airbus A-310 qu'empruntait alors la reine Sofia était le même appareil que celui avec lequel son fils Felipe a connu deux déconvenues ces derniers mois...
Comme lors du récent déplacement de l'héritier du trône au Honduras, c'est en République dominicaine que l'appareil a subi une réparation, après que le commandant de bord a détecté l'avarie au cours de l'escale technique qui y était prévue. Après l'intervention pour remédier à l'avarie, non précisée mais "rapidement réparée" selon le communiqué officiel, l'A-310 de l'Armée de l'Air a pu reprendre sa route et était attendu en milieu de journée à Madrid ce samedi.
Un nouveau pépin qui devrait accentuer un peu plus la pression, alors qu'une enquête a officiellement été diligentée par le ministère de la Défense, l'Armée de l'Air et EADS suite au précédent incident. Celui-ci s'était produit fin janvier 2014 lorsque le pilote de l'Airbus acheminant le prince Felipe au Honduras pour l'investiture du président nouvellement élu avait constaté, quelques minutes après avoir redécollé de Saint-Domingue au terme d'une escale technique, un problème sur la jauge d'huile d'un moteur. Ce qui s'est avéré être un dysfonctionnement électrique l'avait contraint à faire demi-tour et avait occasionné un important retard pour le prince des Asturies, obligé d'annuler certains de ses engagements. Précédemment, Felipe avait dû annuler en dernière minute sa visite officielle au Brésil, en novembre, en raison d'un court-circuit lié à la défaillance d'un capteur de mouvement qui l'avait tenu au sol pendant sept heures et avait empêché in fine son avion de décoller - l'A-310 "royal" de remplacement étant quant à lui indisponible pour cause de... contrôle technique. Le bilan atteint même les quatre incidents si l'on prend en compte l'alarme qui s'est déclenchée le 7 mars dernier à bord du Falcon qui ramenait le chef du gouvernement ibérique Mariano Rajoy de Dublin.