Avec la perspective de briser un record de fréquentation (200 000 spectateurs) lors de la dernière journée du festival, Solidays s'est poursuivi ce samedi 25 juin avec un deuxième volet pour le moins éclectique musicalement, et marqué par le passage de certains politiques à Longchamp.
Au Forum Café à 16h, Christiane Taubira était très attendue. Une longue file d'attente se trouvait à l'entrée de ce petit chapiteau où l'ex-garde des Sceaux avait prévu une intervention sur le thème "Rompre avec l'indifférence". À l'intérieur, chaleureusement applaudie, l'ancienne ministre a livré un monologue, lequel, plutôt que de répondre véritablement à la question, a viré au discours politique où la "femme de combat" a exhorté les jeunes citoyens à soutenir l'Europe – elle parle d'une "régression" si la France quitte l'UE à l'instar de la Grande-Bretagne – et à ne pas céder aux nationalismes exacerbés, visant poliment ceux qui "font commerce du mécontentement et de la haine" et ont su diviser. Alors non, pour Christian Taubira, "il n'y a pas d'indifférence mais plutôt de la passion". Et quand on lui demande si elle se présentera à la présidentielle 2017, la controversée mais engagée politique n'infirme ni ne confirme. Mais elle aura pu constater que cette jeunesse est dans le flou, inquiète pour le futur paysage politique français, et à la recherche "d'un véritable leader". "Vous êtes la seule à pouvoir nous faire rêver", clame une jeune maman, vivement applaudie. Pendant ce temps-là, la Maire de Paris Anne Hidalgo visitait le village des associations.
Quelques heures plus tard, minuit sonnant, Christiane Taubira était invitée par Luc Barruet à rendre hommage aux associations, un traditionnel rendez-vous où les festivaliers remercient les volontaires, bénévoles et militants. Mais l'ancienne ministre n'a pas été aussi bien accueillie que dans l'après-midi. Des sifflets, étonnamment nombreux vont remonter jusque devant la scène. La séquence sera vite balayée par une minute de silence aux victimes d'Orlando et une communion au son de Gloria Gaynor et son fameux I Will Survivre. Avant que les excentriques membres de Deluxe ne fassent danser les milliers de spectateurs massés devant la scène Paris.
Après une première journée fantastique, cette seconde journée de Solidays avait débuté tambour battant avec Biflo & Oli, après un court débat autour du sexisme 2.0 mené par la figure du porno féministe Ovidie. Le duo de rappeurs a ambiancé la scène Paris et donné le ton, suivi notamment par Oxmo Puccino, le vénérable, "rappeur de l'amour", qui a servi son flow aussi explosif que savoureux sous le Dôme, une scène qui accueillera quelques heures plus tard Synapson, le groupe électro-chill du moment. Le Dôme, plein à craquer alors, débordait, poussant certains festivaliers à admirer le spectacle de très loin, avant de se retrouver devant Selah Sue. L'artiste belge, qui était venue en 2012, a servi ses plus beaux morceaux Crazy Sufferin' Style et Raggamuffin.
À la nuit tombée, c'est au tour de l'électro-rock de se tailler la part du lion. D'abord avec les Belges de Goose, qui ont enflammé le Domino, puis avec les Français de The Shoes qui, avec leur univers barré et désinvolte, ont fait remuer plusieurs milliers de popotins sur Time to Dance. Danser, même de manière totalement désinhibée, c'était également le but de Mr Oizo, Quentin Dupieux dans la vie (le réalisateur de Rubber et de Réalité). L'auteur de Vous êtes des animaux a rempli le contrat haut la main, ouvrant une nuit électronique durant laquelle se produisaient Feder et Club Cheval.