Brian Fallon n'a pas perdu de temps : sa parenthèse étonnamment dark avec le side-project The Horrible Crows, groupe qu'il a formé avec son ingé guitare Ian Perkins pour publier en septembre 2011 l'album Elsie (Behold the Hurricane), n'a pas vraiment entravé sa progression avec The Gaslight Anthem.
A peine cette escapade menée à terme, le charismatique chanteur à la puissante voix rocailleuse retrouvait ses complices Benny Horowitz, Alex Rosamilia et Alex Levine pour mettre la main au quatrième album de The Gaslight Anthem, un contrat flambant neuf (octobre 2011) avec une major (Mercury/Universal) en poche.
Le groupe punk rock du New Jersey, révélé en 2008 avec l'album The '59 Sound (après le méconnu Swim or Sink) et son single-titre nerveux et plein de réverb', puis consacré en 2010 par American Slang, publiait ce mois-ci Handwritten, enregistré à Nashville en janvier-février 2012. Un nouvel album qui marque clairement, sous la houlette du producteur Brendan O'Brien (Black Ice d'AC/DC, Bruce Springsteen, Incubus, Pearl Jam... 14 albums n°1 aux USA et deux Grammy Awards à son actif), une nouvelle étape pour le quatuor américain. Le climat rock y est plus franc, le son des guitares y est à la fois abrasif et lyrique, le songwriting tourmenté mais libéré de Brian Fallon atteint une dimension dramatique ainsi qu'un degré d'émotivité et de sincérité remarquables, comme l'illustre bien notamment la ballade Too Much Blood. A noter, dans ce déluge d'émotions électriques et de palpitations (Desire), le havre de mélancolie - guitare acoustique et discrets violons - National Anthem.
Handwritten avait été annoncé au printemps par le single 45, aussi effusif ("Have you seen my heart/Have you seen how it bleeds ?") que tachycardique. The Gaslight Anthem a dévoilé il y a quelques jours, parallèlement à la sortie de l'album, le clip du single-titre Handwritten. Une réalisation de Kevin Slack, déjà collaborateur du groupe pour Old White Lincoln et Bring it on, qui construit une touchante histoire de rockstar et d'âmes égarées pour illustrer cette chanson sur les affres irréparables du temps perdu.
G.J.