Grégory Zaoui a vécu sa plus belle vie entre 2008 et 2009 grâce à une fraude à la taxe carbone. Durant des mois, lui et ses compagnons de route ont trouvé la faille qui leur a permis de se remplir les poches en vidant celle de l'Etat, jusqu'à ce que leur petit jeu prenne fin et soit démasqué. L'opération surnommée "casse du siècle" a même fait l'objet d'un documentaire sorti sur Netflix en novembre, Les rois de l'arnaque. Les grands protagonistes s'y confient à tour de rôle. S'ils ont raconté la partie la plus dorée de l'affaire, le pan le plus sombre était resté secret jusqu'à ce mercredi 2 février. Grégory Zaoui a passé sept longues années à la prison de Fresnes pour avoir pris part et lancé cette vaste arnaque. Il a accepté d'en dire plus à Jordan de Luxe et a surtout confié que l'enfer continue malgré sa sortie de prison. Vivre en milieu carcéral n'est pas anodin et engendre des séquelles presque impossibles à faire disparaître : "La prison cause des dommages post-carcéraux qui ne se voient pas physiquement : des troubles du sommeil très importants, des troubles dans la vie intime, des troubles qui ne s'expliquent pas ! Des moments de passage à vide, vous ne voulez voir personne, vous ne voulez entendre personne, vous êtes fatigué et vous ne savez pas pourquoi".
Si Grégory Zaoui affirme que ces fameux "troubles" s'espacent, ils ne disparaîtront jamais complètement : "Plus le temps passe, plus ils s'espacent dans le temps mais il y a beaucoup de gens, quand ils sortent de détention, ils sont bronzés, musclés. Mais il y a des trucs à l'intérieur qui sont cassés, qui ne se voient pas et qui sont irréparables." Marqué par son passage dans la prison de Fresnes, en banlieue parisienne, Grégory Zaoui a livré des détails de son quotidien derrière les barreaux.
"A Fresnes, les conditions de détention sont terribles : vous êtes 3 en cellule, vous avez des punaises de lit - j'ai été démangé sur tout le corps. Vous avez des rats qui font la taille d'un chat" a expliqué Grégory Zaoui à Jordan de Luxe, choqué par les propos de son invité. S'il n'a pas connu d'attaques et d'agressions violentes, il n'en a pas moins pensé au pire : "J'ai pensé à la mort". Il avoue également avoir tenté de mettre fin à ses jours à deux reprises "avec des médicaments" : "J'ai failli être mis en hôpital psychiatrique" a-t-il avoué avant d'être finalement libéré sous conditions.