

C'est le choc de cette seconde quinzaine de Wimbledon. Alors que les têtes de série, tant chez les hommes que chez les femmes, ont disparu du tableau en première semaine, Serena Williams était l'une des seules rescapées chez les femmes, et on voyait mal qui aurait pu lui barrer la route. Pourtant, Serena Williams n'est plus. Elle aussi a chuté ce lundi 1er juillet.
Avec 34 victoires de rang, une démonstration impressionnante à Roland-Garros et un niveau de jeu jamais atteint, Serena Williams avait toutes les cartes en main pour aller chercher un 17e titre du Grand Chelem. Mais l'Américaine n'avait probablement pas prévu l'opposition que lui proposerait l'Allemande Sabine Lisicki. Après un premier set à sens unique glané à la surprise générale par cette dernière (6-2), Serena Williams entra enfin dans son match pour punir celle qui avait osé lui résister (6-1). On ne donnait alors pas cher de la pauvre Sabine Lisicki, d'autant plus que Serena Williams menait 3-1 dans le troisième set.
Oui mais voilà. L'Allemande a cette particularité de chaque année sortir à Wimbledon la gagnante de Roland-Garros. Li Na en 2011, Maria Sharapova l'année dernière. Et rebelote cette année, puisque sa rage de vaincre et sa détermination ont fini par avoir raison de Serena Williams. Et même si cette dernière avait les portes de la victoire grandes ouvertes lorsqu'elle mena 4-3, 0-40 sur le service de son adversaire, c'est bien l'Allemande qui s'imposa 6-4, s'écroulant en pleurs sur le court, comme si elle venait de décrocher le titre.
Face à elle, Serena Williams était impassible. Si on l'avait vue à plusieurs reprises à genoux, dévoilant son shorty orange qu'elle avait pu garder quand les semelles de la même couleur de Roger Federer avaient provoqué la polémique, la numéro 1 mondiale ne s'est pas attardée sur cette défaire, expliquant simplement : "Ce n'est absolument pas un choc pour moi." Et l'explication était limpide : "Je pense que Sabine a très bien joué, comme toujours ici. Je savais que ça serait difficile. La pression d'être annoncée favorite de ce tournoi n'a pas joué car j'ai l'habitude d'être la favorite à chaque fois que je rentre sur un court. J'ai eu mes chances mais je ne les ai pas saisies. J'ai été trop sur la retenue alors qu'il aurait fallu avancer, être plus agressive."
Même son de cloche du côté de Patrick Mouratoglou, entraîneur et compagnon présumé de Serena Williams : "Je ne vois pas d'explication rationnelle à ce tournoi complètement dingue. Et guère plus à la défaite de Serena."
Une défaite qui laisse la voie libre à la meute de prétendantes, débarrassée des trois premières mondiales...