Samedi 9 juin 2012, 16h40 : Maria Sharapova tombe à genoux sur le Central Philippe-Chatrier de Roland-Garros. Le visage baigné de larmes de joie, elle se retourne vers son clan. Rescapée d'une blessure à l'épaule qui aurait pu mettre un terme cruel à sa carrière il y a trois ans si elle n'avait pas eu une telle force da caractère, elle soulèvera quelques minutes plus tard la coupe Suzanne Lenglen pour la première fois de sa carrière, remise - tout un symbole - par une autre "survivante" de l'histoire du tennis féminin : Monica Seles (qui avait réussi à renouer avec le plus haut niveau après avoir été poignardée en plein match à Hambourg par un fanatique en 1993).
Victorieuse sur la terre battue parisienne pour la première fois de sa carrière, Maria Sharapova rejoint le club très fermé des tenniswomen de l'ère Open ayant réussi le Grand Chelem en carrière et remporté chacun des quatre Majeurs. Avec un trophée de chaque dans sa vitrine (Wimbledon 2004, US Open 2006, Open d'Australie 2008, Roland-Garros 2012), la nouvelle venue est la moins capée du clan, mais se sent forte d'une confiance et d'une assurance nouvelle pour engranger encore de beaux succès. Des ambitions à suivre très bientôt à Wimbledon, là où tout a commencé pour elle lorsqu'elle avait 17 ans. Un souvenir qu'elle avait bien à l'esprit au moment d'évoquer, émue, son triomphe "irréel" à Roland-Garros : "C'est le moment le plus unique de ma carrière alors que je ne m'attendais plus à ressentir ça. Quand j'ai gagné Wimbledon à 17 ans en 2004, je pensais que ce serait le moment le plus précieux de ma carrière. Mais aujourd'hui quand je suis tombée à genoux sur le court, j'ai réalisé à quel point, là, c'était encore plus spécial."
Après l'ovation du public et des people - parmi lesquels les très amoureux Nolwenn Leroy et Arnaud Clément -, Maria Sharapova s'est retrouvée seule à seule avec la coupe Suzanne Lenglen dans les vestiaires, quelques minutes. Puis vint l'heure d'une douche au champagne administrée par son staff, en l'occurrence son préparateur physique Juan Reque et son sparring partner Cecil Mamiit. Le temps est passé très vite, et c'est au crépuscule, entre chien et loup, qu'une Maria Sharapova très glamour en robe multicolore et transparente a sacrifié à un rituel très plaisant des Majeurs du circuit féminin : le photoshoot ave le trophée.
A Melbourne, c'est Victoria Azarenka, qui l'avait étrillée, qui s'y pliait. Pour cette deuxième levée du Grand Chelem, au tour de Maria Sharapova : dans Paris, radieuse, elle toise la Tour Eiffel. Après tout, la dame de fer, côté court, c'est elle.