A Leipzig, en Allemagne, Yannick Borel a vécu ces derniers jours des émotions très contrastées : lors des Mondiaux d'escrime, l'épéiste français, champion d'Europe (en individuel) et champion olympique (par équipe) en titre, s'est incliné dès son entrée en lice en individuel avant de mener les siens vers l'or par équipe. Ce mois de juillet 2017 lui aura laissé des souvenirs particulièrement impérissables : juste avant de croiser le fer, il était devenu papa pour la seconde fois.
C'est juste avant son stage de préparation pour la compétition, en début de mois, que le grand (1m97) Guadeloupéen, déjà papa d'un petit garçon, a accueilli avec sa compagne Annia son second enfant, une petite fille. "Papa pour la deuxième fois. Anélia est née mercredi soir [5 juillet 2017, NDLR] ! @annia.medina et moi sommes très heureux ! La famille s'agrandit !", révélait ainsi Yannick Borel le 7 juillet dernier sur son compte Instagram, en même temps qu'une photo le montrant en train de regarder avec une infinie tendresse le visage de sa fille.
Un bonheur qu'il partageait également sur sa page Facebook, avec cette fois la maman à ses côtés : "Je suis papa pour la deuxième fois !!! Anélia est née mercredi soir, elle se porte à merveille et nous comble un peu plus de bonheur ! Maman également va très bien !", annonçait-il.
Un heureux événement qui vient aussi renforcer le credo d'Annia, mentionné en phrase de présentation de son propre compte Instagram (privé) : "Être une mère c'est une chose, être une femme c'est tout autre chose, moi je suis les deux !"
Arrivé en Allemagne pour les championnats du monde, Yannick Borel se disait le 20 juillet prêt à en découdre via une publication sur sa page Facebook officielle : "My time is now" ("c'est mon heure"), écrivait-il. Quelques heures plus tard, le quotidien L'Equipe rapportait une petite remarque faite sur un ton léger par le champion : "A Leipzig, je n'ai pas le droit de me planter. Il me faut impérativement ramener deux médailles. Une pour chacun [sous-entendu : de ses enfants, NDLR]", remarquait-il.
Malheureusement, sa quête d'un titre mondial en individuel, pour lequel il faisait figure de favori un mois après son sacre comme champion d'Europe, s'est arrêtée dès le premier duel, contre le Suisse Georg Kuhn : "J'étais venu pour le titre. Je suis numéro un mondial. Mon jeu a été décortiqué par tout le monde. Et j'ai sans doute commis l'erreur de vouloir répéter, face à un adversaire que j'avais battu le mois dernier aux championnats d'Europe, le match qui m'avait permis de m'imposer d'entrée. Je suis resté sur le même schéma. C'est ça l'erreur", a-t-il analysé avec dépit après avoir subi la loi de son adversaire.
Il s'était toutefois immédiatement remobilisé pour aller décrocher le titre par équipe, comme en 2011, prenant au passage sa revanche sur Georg Kuhn avec une fantastique remontée (37-41 au début de la passe d'armes, score final 45-43) : "Je m'arrête brutalement au premier tour des Championnats du Monde ici à Leipzig. Je ne saurai vous cacher ma grande déception, je suis loin, très loin de mes espérances... (...) Il me reste encore un défi avec mes coéquipiers mardi. À nous de nous démener pour ramener quelque chose à la maison ! Merci pour vos messages, j'ai encore besoin de vous !"
Un succès qui lui permettait d'adresser un nouveau message plein d'euphorie à ses abonnés... et de faire un clin d'oeil à son copain Jean-Michel Lucenay, qui prenait sa retraite sur ce triomphe : "C'était une journée incroyable, on est passé par toute sorte d'émotions et on finit par la plus belle, la joie ! Je tiens à remercier Ronan Gustin, Daniel Jérent et surtout Jean-Michel Lucenay qui s'offre par la même occasion son 6ème titre ! Merci Jean-Mich, pour tout ce que tu as apporté à notre groupe et je te souhaite beaucoup de réussite et de bonheur pour ce qui t'attends ! Je vous remercie tous pour votre soutien et vos encouragements, ça me pousse toujours à aller plus loin !"
A seulement 28 ans, le natif de Pointe-à-Pître, qui vient d'être élu au sein de la commission des athlètes de la Fédération internationale d'escrime, a encore plus d'une occasion de ramener des médailles pour Anélia et son grand frère ! Bravo Yannick !