Yannick Noah et Guy Forget interrogés par une commission sur l'évasion fiscale

Guy Forget et Yannick Noah en experts de l'évasion fiscale ? C'est ce que l'on aurait pu penser au vu de l'audition à laquelle les deux anciens capitaines de l'équipe de France de Coupe Davis ont participé ce matin...

Dans les salons du Sénat, les deux hommes ont en effet été entendus par une commission d'enquête de la chambre haute du Parlement sur l'évasion fiscale dirigée par un élu communiste, Éric Bocquet, et un UMP, Philippe Dominati. Mais loin d'examiner les comptes de nos deux anciens joueurs de tennis, les membres de la commission ont tenté de comprendre pourquoi tant de joueurs de tennis quittaient la France.

"En tennis, on a une carrière courte. Une dizaine d'années au cours desquelles les joueurs essayent d'optimiser leurs revenus", a expliqué Guy Forget, installé depuis vingt ans en Suisse. Arguant du fait que seuls les 120 meilleurs joueurs "rentraient dans leurs frais", il a tenté de justifier ce principe d'"optimisation des revenus" : "On essaie donc de trouver les endroits les plus avantageux, la Floride, Monaco, la Suisse pour optimiser les gains et ne pas connaître la double imposition."

Yannick Noah est lui aussi revenu sur son exil suisse au début des années 1990. Au lendemain de sa retraite sportive, le dernier Français vainqueur de Roland-Garros (en 1983) avait pris la direction de la Suisse durant trois années "par peur du lendemain". Une décision qui lui vaut d'être impliqué depuis quinze ans dans une procédure de recouvrement avec les services du Fisc qui lui réclament la coquette somme d'un million d'euros portant sur les trois années passées chez les voisins helvètes.

"Aujourd'hui, je gagne mon argent ici grâce au public français, je paie mes impôts en France. Si j'étais une vedette internationale, je réagirais différemment", a poursuivi le chanteur. Mais pour autant, pas question d'inciter son fils, Joakim Noah, star des Chicago Bulls, a venir prendre ses quartiers dans l'Hexagone. "Je ne vais pas conseiller à mon fils qui a fait toute sa carrière aux États-Unis de venir payer ici. Mais moi, je paie ici."

Yannick Noah est également revenu sur l'une des mesures les plus discutées du programme de François Hollande, la tranche d'imposition à 75% créée pour les revenus supérieurs à 1 million d'euros : "Cela me semble juste que quelqu'un qui gagne autant d'argent le partage." Avant de préciser que cette mesure, si elle était mise en place, refroidirait probablement plus d'un joueur du circuit...