![Youssou N'Dour le 22 octobre 2010 à Marseille](https://static1.purepeople.com/articles/1/95/19/1/@/784847--580x0-2.jpg)
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Depuis samedi, le Sénégal est en proie à une flambée de violence...
La raison ? Les candidatures à la prochaine élection présidentielle validées par le Conseil Constitutionnel, et celles refusées par ce dernier. Parmi celles refusées, on retrouve la candidature du chanteur Youssou N'Dour, qui avait annoncé vouloir briguer le poste suprême.
Mais le Conseil Constitutionnel du Sénégal a rejeté sa candidature, arguant du fait qu'il n'avait pu présenter les 10 000 signatures minimum exigées. Youssou N'Dour en avait pourtant produit 12 936 validés par un organisme gouvernemental, mais les sages du Conseil Constitutionnel n'ont validé eux que 8 911 de ces signatures... L'interprète du célèbre tube 7 Seconds en duo avec Neneh Cherry aujourd'hui âgé de 52 ans avait donc déposé un recours demandant une explication, tout en assurant qu'il resterait candidat envers et contre tous. Un recours rejeté ce lundi 30 janvier car jugé "non fondé"... "Le Sénégal a honte. Le Sénégal est meurtri. Le processus de coup d'État constitutionnel est consommé. 52 ans de construction démocratique viennent d'être balayés", a-t-il commenté sur les ondes de RFI quelques minutes après l'invalidation de sa candidature.
"Le Sénégal et son peuple ont mal. Nous avons été trahis par cette décision honteuse. J'ai dit bien honteuse... a-t-il poursuivi. J'appelle, donc, toutes les forces vives de ce pays, nos frères africains, la communauté internationale à exprimer son désaccord face à ce coup d'État institutionnel et constitutionnel. Le combat continue, parce que dieu est avec les justes."
De violents affrontements ont donc éclaté entre jeunes partisans de l'opposition et les forces de l'ordre. En ligne de mire, le troisième mandat du président sortant Abdoulaye Wade, 86 ans, alors même que la constitution interdit plus de deux mandats à la suite. Lorsqu'il avait été élu en 2000 pour la première fois, la Constitution ne limitait pas le nombre de mandats précise l'AP. En 2001, la Constitution est modifiée pour limiter le nombre des mandats présidentiels à deux. Abdoulaye Wade affirme aujourd'hui que ces modifications n'étaient pas rétroactives, et que son "premier" mandat doit donc être celui qui a suivi l'adoption de la loi, c'est-à-dire celui qui a débuté au moment de sa réélection en 2007, et qu'il peut donc se présenter à nouveau pour un second mandat.
Le Conseil Constitutionnel, constitué de 5 juges nommés par Wade, a validé cette interprétation, comme elle l'a expliquée dans son communiqué : "Le premier mandat de Wade dans le cadre de la Constitution de 2001 s'est déroulé entre 2007 et 2012. Il peut donc être candidat à un second mandat". Une décision qui a provoqué la colère des opposants, qui parlent "d'un viol de la constitution", "d'une démocratie bafouée" et qui ont appelé la population à manifester contre le pouvoir en place.